Cette semaine dans la revue du Web :
- Une application ludique de l’effet Leidenfrost : le labyrinthe de Leidenfrost ;
- « Full turn », ou comment réinventer une animation en volume ;
- Redevenir enfant et jouer avec « Kinetic Sand », le sable cinétique ;
- Le gadget (inutile?) de la semaine : « The sugar Lab », impression en 3D à base de sucre ;
- Bonus : accéder à sa cabane, perchée dans un arbre… à vélo.
Et aussi dans les
ressources documentaires :
Une application ludique de l’effet Leidenfrost : le labyrinthe de Leidenfrost
Pour débuter cette quarante-neuvième Revue du web, voici une fois de plus une expérience illustrant à merveille un effet bien connu des scientifiques, à savoir l’effet Leidenfrost – du nom du premier chercheur à l’avoir décrit, l’Allemand Johann Gottlob Leidenfrost. Baptisé le « labyrinthe de Leidenfrost », l’installation a été pensée et réalisée par Carmen Cheng et Matthew Guy, deux jeunes étudiants pas encore diplômés de l’université de Bath, au sud-ouest de l’Angleterre, dans le but de servir d’illustration au phénomène de propulsion de gouttes d’eau subissant l’effet en question.
Le labyrinthe se compose de plusieurs blocs d’aluminium, chacun présentant un réseau de crénelures orientées dans une direction précise. Lorsqu’une goutte d’eau atterrit sur le bloc, les crénelures orientent le mouvement de la goutte et lui permettent de se frayer un chemin dans le dédale de métal chauffé. On peut alors assister au ballet insensé de ces nombreuses gouttes d’eau, toutes disciplinées dans ce qui semble pourtant être une danse chaotique.
L’effet Leidenfrost s’explique assez facilement et est aisément observable en projetant des gouttes d’eau sur une plaque chauffante. En fonction de la température du support, la goutte va avoir un comportement différent : légèrement en dessous de 100°C, la goutte s’étale et s’évapore lentement ; au-dessus de 100°C, la goutte siffle en atteignant le support et s’évapore très rapidement ; lorsque le point Leidenfrost est atteint (autour de 160°C pour l’eau), la goutte ne s’évapore plus, mais glisse sur la plaque chauffante. En effet, la partie inférieure de la goutte se vaporise immédiatement, créant un film de gaz protégeant le reste de la goutte de la plaque, et assurant par la même sa suspension. La goutte peut alors rouler comme une bille et met plus de temps à s’évaporer que si la plaque était de température moins élevée.
« Full turn », ou comment réinventer une animation en volume
Avec le projet « Full turn », le Suisse Benjamin Muzzin remporte bien plus qu’un simple succès d’estime dans le petit monde de l’animation et de l’image. Le jeune étudiant à L’ECAL (Ecole Cantonale d’Art de Lausanne) dit vouloir explorer par le biais de son œuvre « la notion de troisième dimension, avec l’envie d’essayer de sortir du cadre habituel de l’écran plat ». Franc tireur du travail sur l’image, sa quête d’expérimentations pousse notre créateur à dynamiter nos habitudes quant aux dispositifs d’affichage d’images, cherchant à faire gagner en volume ces animations qui ne demandent qu’à prendre vie dans l’espace.
L’installation est simple : une structure permet à deux écrans plats placés dos à dos d’entrer dans un très rapide mouvement rotatif, créant ainsi une séquence animée tridimensionnelle visible à 360 degrés. La persistance rétinienne fait le reste, les formes s’épanouissent alors en sculptures lumineuses cinétiques envoûtantes, apparitions fantomatiques qui ont vite fait de nous hypnotiser.
Redevenir enfant et jouer avec « Kinetic Sand », le sable cinétique
Delta of Sweden, une société suédoise spécialisée dans les pâtes à modeler en tous genres, à usage médical, thérapeutique, éducatif ou purement récréatif, a mis au point un sable aux propriétés surprenantes, répondant au doux nom de « Deltasand ». La bête a eu tellement d’effet sur quelques fabricants de jouets disséminés un peu partout dans le monde que certains d’entre eux se sont portés acquéreurs des droits afin de pouvoir le commercialiser dans leur pays. WABA Fun, société basée dans le Colorado, a été suffisamment rapide pour lancer la production et mettre en ligne une vidéo de démonstration du produit, rebaptisé pour l’occasion « Kinetic sand », le sable cinétique.
Le fabricant américain met en avant les 98 % de sable, faisant mine d’oublier les 2 % restants, qui permettent à leur joujou de se maintenir dans « cet » état déroutant, oscillant entre inertie et mouvement permanent. Cet ingrédient miracle, le polydiméthylsiloxane – aussi appelé PDMS ou diméthicone – est un polymère que l’on peut trouver dans les shampoings pour augmenter le volume des cheveux, mais il est également utilisé comme antimoussant présent dans certains sodas, et comme additif alimentaire présent dans certaines huiles de friture d’enseignes de fast-food mondialement célèbres.
Argument mis en avant : outre le mouvement surprenant, il est facile de ramasser « kinetic sand », tout du moins si l’on reste sur une surface lisse telle que du carrelage ou une table. Parce que la moquette n’est pas franchement recommandée.
Le gadget (inutile?) de la semaine : « The sugar Lab », impression en 3D à base de sucre
Ce n’est une nouvelle pour personne, l’impression 3D a le vent en poupe. Ici pourtant, nous sommes loin de ces applications qui peuvent nous faire rêver autant que nous effrayer, allant de la médecine et des prothèses individuelles au très controversé – et encore peu efficace – pistolet né d’une imprimante 3D. Le gadget (inutile ?) de cette semaine nous vient des États-Unis, et plus précisément de Los Angeles, avec « The Sugar Lab », un studio de design dont la spécialité est l’impression tridimensionnelle à base de sucre.
Pas des sucres en morceaux, mais plutôt de l’ornementation pour vos gâteaux… L’aventure débute pour Lyz et Kyle après leurs études d’architecture, lorsqu’ils essaient d’imprimer un gâteau en 3D pour un de leurs proches. L’échec les pousse à revoir leur copie et à être moins exigeants, en se contentant d’imprimer le nom de leur amie sur un cake acheté au préalable. Le succès est au rendez-vous, et l’amie est ravie. Forts de ce constat, les deux compères se sont jetés à pieds joints dans l’aventure, en créant leur société il y a déjà plus de deux ans. Leur petite affaire fonctionnerait plutôt bien depuis environ six mois, et le rendu de leur travail ne manque pas de précision.
Bonus : accéder à sa cabane, perchée dans un arbre… à vélo
En bonus de cette quarante-neuvième Revue du Web, une invention qui propulse instantanément son créateur au Panthéon des meilleurs papas en puissance. Qu’a donc fait cet homme pour être presque canonisé vivant ? La plus belle chose du monde : concevoir un ascenseur hors du commun pour atteindre vite et sans trop d’efforts la déjà chouette cabane perchée à près de neuf mètres du sol, dans un arbre. En effet, notre héros accède très rapidement à son terminus, après seulement quelques coups de pédales, pour en redescendre tout aussi facilement.
Alors, peu importe que la cabane ne soit pas terminée, on le lui pardonne volontiers. Puisque obsolètes il a rendu, escaliers, cordes et échelles !
Par Moonzur Rahman