Cette semaine dans la revue du Web :
- « BionicOpter », la très élégante libellule robot de Festo ;
- Jouer avec la densité : une tour, neuf épaisseurs ;
- Combat de Titans, la revanche : Mastic magnétique vs. aimant permanent ;
- « Le garçon et son atome », le plus petit film du monde réalisé par IBM Research ;
- Le gadget (inutile?) de la semaine : écrire un e-mail en jouant de la guitare ;
- Et en bonus de cette Revue du Web : l’évolution des festins dans l’espace.
« BionicOpter », la très élégante libellule robot de Festo
Commençons tout en douceur notre quarante-quatrième Revue du Web avec un robot à l’élégance raffinée, baptisé « BionicOpter ».
Conçue par la société allemande Festo, petite start-up spécialisée dans le développement et dans l’innovation des mouvements robotiques, « BionicOpter » est une libellule robotique dont le charme ravageur ne vous laissera pas de marbre.
Calquée sur son double naturel, elle est censée reproduire « techniquement les propriétés hautement complexes du vol de la libellule », pouvant se mouvoir sans difficultés dans toutes les directions.
Pourvu de ses quatre ailes, cet objet volant ultra-léger et télécommandé est également capable d’effectuer un vol stationnaire, ou peut très bien se déplacer sans battre les ailes, en vol plané.
La fréquence commune de battements des quatre ailes, ainsi que la torsion et l’amplitude du mouvement de celles-ci ont été réglées au millimètre près afin d’assurer un grand confort de maniabilité et une certaine souplesse dans le vol de notre libellule.
La direction de la poussée est déterminée par l’inclinaison des ailes, alors que l’intensité de la poussée est contrôlée par l’amplitude du mouvement. Capteurs, actionneurs, commandes et mécanique, tout tient dans un espace vraiment minimal.
Les ingénieurs de Festo nous avaient déjà bluffé avec leur « Smartbird », prototype de goéland robotique plus vrai que nature dont nous vous parlions ici (www.techniques-ingenieur.fr/revue-du-web-4), ainsi qu’avec « Smart Inversion », une structure au mode de propulsion pour le moins étonnant, à voir là (www.techniques-ingenieur.fr/revue-du-web-25).
Jouer avec la densité : une tour, neuf épaisseurs
Du miel, du sirop de maïs, du sirop d’érable, du lait, de l’huile végétale, une tomate cerise… non, ce n’est pas le début d’une recette de cuisine que nous entamons ici, mais bien l’énumération des ingrédients nécessaires à l’expérience suivante.
Une vidéo ludique postée sur Youtube se propose de jouer avec les différentes densités de certains liquides, permettant de créer une impressionnante « Tour des densités » composée de pas moins de neuf épaisseurs distinctes, sur certaines desquelles reposent sept petits objets.
Le fonctionnement de l’expérience, bien qu’élémentaire – même volume de deux liquides dont les masses volumiques diffèrent, deux liquides de masses différentes, le plus lourd au-dessus du plus léger – n’empêche pas qu’il faille se munir de quelques précautions dans sa réalisation.
En soignant le code couleurs, on obtient une jolie tour arc-en-ciel, dont la régularité est simplement perturbée par la présence, ici ou là, d’une balle de ping-pong, d’une tomate cerise, d’un dé ou encore d’un boulon métallique.
Combat de Titans, la revanche : Mastic magnétique vs. aimant permanent
Nous vous présentions le combat de haute volée entre du mastic magnétique et un aimant permanent (composé d’un alliage de néodyme fer bore, une structure cristalline tétragonale de formule Nd2Fe14B) dans notre revue précédente ici (/www.techniques-ingenieur.fr/revue-du-web-43), mais la vidéo semblait un poil aride pour le collectif PBS Digital Studio et l’utilisateur YouTube « joeyshanksfx », tout du moins ont-ils flairé le potentiel dramatique du combat, et ont décidé de s’associer pour y mettre les formes avec un peu plus de moyens techniques…
Résultat : une jolie musique, de belles images et toujours la même cruauté du combat sanglant entre nos deux protagonistes, combat à l’issue invariable en faveur du mastic magnétique, peu importe la configuration. Des paillettes, du strass, et de l’action !
Pour rappel, l’alliage de néodyme fer bore est celui qui est le plus souvent utilisé pour les aimants en terres rares, car le néodyme augmente de manière significative les capacités électromagnétiques des aimants, mais est relativement fragile et trop malléable. On retrouve d’ailleurs de grandes quantités de néodyme dans les alternateurs des éoliennes à forte puissance.
Le mastic magnétique, bien qu’il ressemble à du mastic ordinaire, est imprégné de millions de particules ferreuses de l’ordre du micron (de la poudre d’oxyde de fer), ce qui ne le rend pourtant pas magnétique pour autant.
C’est la présence du cube aimanté qui magnétise les particules ferromagnétiques du mastic, qui s’alignent et génèrent des pôles magnétiques.
Le mastic va alors engloutir peu à peu le petit cube, pour enfin tenter de se répartir le plus régulièrement possible autour de celui-ci.
« Le garçon et son atome », le plus petit film du monde réalisé par IBM Research
« Vous êtes sur le point de regarder le film détenteur du Guinness World Records ™ du plus petit film réalisé en stop-motion au monde » : c’est sur ces mots qu’IBM a introduit son film, « A boy and his atom » (« Un garçon et son atome »), qui est bien plus qu’un court-métrage car il s’agit réellement d’un petit film, tout petit film à l’échelle… atomique.
On savait les nano-physiciens capables de bouger un atome à l’aide d’un microscope à effet tunnel (connu sous l’acronyme STM, pour « Scanning Tunneling Microscope »).
Ici, pas de mystère, c’est bien cette méthode qui a été retenue et employée par les scientifiques du laboratoire de recherche du géant américain, IBM Research, qui a tourné ce film en stop-motion.
Chacun des atomes, agrandi près de cent millions de fois, fut déplacé, déplacement immortalisé par une photo. Ce sont ces photos mises bout à bout qui permettent de réaliser ce petit film au charme désuet, selon la technique bien maitrisée de la capture image par image, le fameux « stop-motion ».
La possibilité de déplacer des atomes est cruciale pour les scientifiques du pôle recherche d’IBM, notamment dans leurs travaux d’exploration de la mémoire atomique.
Les chercheurs ont pu déplacer des milliers de molécules de monoxyde de carbone dans le cadre de la réalisation de ce tout petit film qui totalise d’ores et déjà plus de trois millions de vues sur youtube.
La vidéo du making-of, à la suite du film, mérite elle aussi le coup d’oeil.
Le gadget (inutile?) de la semaine : écrire un e-mail en jouant de la guitare
David Neevel a plus d’un tour dans son sac… Nous nous étions déjà penchés sur le cas de ce monsieur, artiste et inventeur farfelu, alors qu’il faisait des pieds et des mains pour parvenir à résoudre un problème d’une importance capitale : débarrasser les biscuits Oreos de leur satanée crème (www.techniques-ingenieur.fr/actualite/revue-du-web-41).
Pour conclure cette quarante-quatrième Revue du Web, laissons-nous transporter par l’artiste iconoclaste vers l’une de ces contrées lointaines où l’inutile tutoie l’impossible et le loufoque. Cette fois-ci, David Neevel s’attaque à un problème de taille : comment parvenir à concilier la pratique régulière de la guitare électrique et les nécessités impérieuses d’une vie professionnelle standard, parmi lesquelles se trouvent… l’écriture d’un e-mail.
Frustré de perdre inutilement un temps précieux devant l’écran de son ordinateur à écrire des e-mails pour le boulot (temps qu’il pourrait mettre à profit pour travailler ses gammes et asseoir sa maîtrise du mode mixolydien), David Neevel s’est mis en tête de parvenir à combiner les deux activités.
Après quelques essais infructueux et quelques pages de programmations, il a réussi à mettre au point « the email guitar », le Saint-Graal du guitariste en CDI.
Chaque note jouée sur la guitare est captée par un synthétiseur pour guitare Roland, pour y être transformée en format MIDI.
Les données sont ensuite envoyées vers un photocoupleur, pour finalement être traduite par une touche de clavier bien définie.
Dextérité et patience seront les maîtres mots si l’on veut parvenir à envoyer un e-mail en moins d’une journée. Improvisation fortement recommandée.
Bonus : évolution des festins dans l’espace
En bonus de cette Revue du Web, nous vous proposons de suivre l’évolution de la nourriture des astronautes dans l’espace, à travers une série de quatre photos documentant certains des aliments spatiaux qui ont pu régaler ces scientifiques de l’espace, des programmes Mercury et Gemini au programme Apollo, ainsi que pour le programme Skylab.
On y retrouve quelques éléments habituels rencontrés dans les œuvres de science-fiction, nourriture dans des pochettes sous vide et aliments en tubes aluminium notamment.
Bien que les astronautes purent eux-mêmes choisir leur menu dès la fin des années 60, les premiers à avoir pu bénéficier d’eau chaude furent les astronautes des missions Apollo.
C’est le NASA Space Food System Laboratory qui se charge de concocter les petits plats des astronautes américains, dont la mission est de « fournir une nourriture de qualité, pratique, compatible aux besoins physiologiques et psychologiques de tous les membres de la mission, […] et qui est simple à préparer et à déguster en apesanteur… ».
Les astronautes, eux, admettent à mots couverts le cruel manque de saveur de ces aliments.
Par Moonzur Rahman