Cette semaine dans la revue du Web :
- L’évènement de la semaine : une météorite se désintègre dans le ciel russe ;
- Observer le fonctionnement d’un dispositif anti-incendie délivrant de la mousse en très grande quantité ;
- « MarionetteBot », quelque part entre le robot, le mannequin et la marionnette ;
- De l’eau, de l’impesanteur et un enthousiasme hors du commun : une expérience conduite par l’astronaute américain Donald Pettit ;
- Le gadget (inutile ?) de la semaine : donner son sperme à l’aide d’un extracteur (de sperme) ;
- Et en bonus, de l’encre au ralenti et au format 4K.
L’événement de la semaine : une météorite se désintègre dans le ciel russe
Peu de chances que vous ayez réussi à passer au travers des mailles du filet tant l’information a fait du bruit : pour débuter notre quarantième revue du web, retour sur l’événement qui a marqué l’actualité de ce week-end, à savoir la désintégration d’une météorite au-dessus de l’Oural vendredi dernier, dans la région de Tcheliabinsk, à 1500 kilomètres à l’est de Moscou. La météorite, qui s’est partiellement consumée dans les couches basses de notre atmosphère, est parvenue à atteindre la Terre sous forme de multiples fragments, heureusement tombés dans une zone à faible densité de population, proche de la frontière avec le Kazakhstan.
Le site de la NASA a rendu publiques de nouvelles informations, samedi dernier, après avoir centralisé les données enregistrées par un réseau mondial de capteurs, permettant d’estimer la taille de l’astéroïde géocroiseur ainsi que son poids avant la désintégration. D’un diamètre compris entre 15 et 17 mètres, pour une masse comprise entre 7000 et 10000 tonnes, l’objet céleste a libéré près de 500 kilotonnes d’énergie lors de son entrée dans l’atmosphère terrestre, créant une onde de choc responsable de nombreux dégâts minimes au sol – notamment des bris de verre – et blessant légèrement plus d’un millier de personnes. Les données infrasons permettent d’établir que 32,5 secondes se seraient écoulées entre l’entrée du météore dans l’atmosphère, à une vitesse de près de 18 kilomètres par seconde et sa désintégration presque totale.
De nombreuses vidéos ont émergé sur le net, notamment en raison du grand nombre de « dash-cam » en Russie, ces caméras embarquées permettant de filmer ce qu’il se passe sur la route et de se prémunir contre les fraudes à l’assurance, pratique endémique de ce côté-ci du Caucase.
Cet événement exceptionnel n’a aucun rapport et ne doit pas être confondu avec « 2012DA14 », un astéroïde de 45 mètres de diamètre et de près de 135 000 tonnes ayant frôlé la Terre sans faire de dégâts, passant à moins de 27 000 kilomètres de notre planète. L’astéroïde avait été découvert en 2012 lors de son premier passage à plus de 2 600 000 kilomètres de la Terre.
Dispositif anti-incendie : de la mousse, et en quantité
La base aérienne américaine d’Ellsworth (dans le Dakota du sud) s’est dotée d’un dispositif anti-incendie qui n’a rien de nouveau, mais qui est particulièrement impressionnant à observer une fois déclenché. Pour faire face à l’éventualité d’un incendie, la base de l’US Air Force s’est équipée d’un système d’arrosage distribuant de la mousse, alternative souvent plus efficace que l’eau dans la lutte contre les incendies. Lors d’un incendie causé par des hydrocarbures, la mousse présente l’avantage de rester en surface, alors que l’eau – plus lourde que les hydrocarbures – finit sa course en dessous du combustible et aura donc un impact beaucoup plus limité.
Un agent émulseur et un générateur suffisent souvent à obtenir ce mélange hétérogène d’air et d’eau, parfois couplé avec d’autres produits. La quantité de mousse délivrée en deux minutes trente est saisissante, couvrant toute la surface du bâtiment d’une couche relativement épaisse, haute de plusieurs mètres.
D’autres ont opté, dans la lutte contre les incendies et pour ralentir la combustion de certains matériaux, pour les retardateurs de flammes, malgré le fait qu’ils puissent en parallèle augmenter la dangerosité, en raison de l’émanation de gaz toxiques, première cause de décès lors d’un incendie, comme nous vous en parlions déjà ici.
Mi-mannequin, mi-marionnette
United Arrows, un des nombreux magasins de prêt-à-porter présents dans la capitale japonaise, a décidé d’apporter une touche d’innovation en matière de communication directe avec le chaland. Son arme secrète : deux « MarionetteBot » (concaténation de marionnette et de robot) discrètement placées en devanture du magasin, dont la présence seule attise la curiosité des passants.
Ces « MarionetteBot » ne sont évidemment pas des mannequins ordinaires. Une caméra de type Kinect capture les mouvements d’un passant plus téméraire que les autres ; les informations sont alors traitées en temps réel de telle sorte que le mannequin puisse reproduire grossièrement les mouvements de ce dernier, à l’aide d’un réseau de seize fils entrainés par un moteur spécialement conçu pour l’occasion, comme on pourrait contrôler une marionnette.
Situé a Shibuya, l’un des quartiers les plus dynamiques de Tokyo et considéré comme le cœur de la mode de la mégalopole japonaise, nul doute que la présence des deux mannequins aura un impact direct… sur la densité de chalands présents sur le trottoir devant le magasin.
De l’eau dans l’espace
L’astronaute américain Donald Pettit, ingénieur en chimie au civil, est l’un des rares brillants chanceux s’étant retrouvé autour de la Terre à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS). Revenu sur Terre au mois de juillet de l’année dernière, il avait pris la très bonne habitude de partager avec le grand public quelques-unes de ses expériences réalisées en orbite, lorsqu’il avait un peu de temps libre devant lui, à travers de nombreuses vidéos qu’il postait assez régulièrement en ligne (nous vous présentions déjà l’une de ses expériences ici.
Les expériences de physique conduites par Donald Pettit concernent le plus souvent le comportement des fluides en impesanteur, et prennent souvent l’allure de jeux tant l’enthousiasme de l’astronaute semble insatiable et sincère, enthousiasme d’ailleurs pour le moins communicatif. Dans la vidéo qui suit, notre ingénieur en chimie s’amuse à étudier le comportement d’un fluide en impesanteur (en l’occurrence, de l’eau) après lui avoir appliqué une force créée par une seringue remplie d’air. Il devient possible d’admirer, entre autres exemples, l’effet combiné des ondes de surface (qui se propagent en surface) avec les ondes de volume (qui elles, se propagent au cœur de la sphère).
Le gadget (inutile ?) de la semaine : donner son sperme à l’aide d’un extracteur (de sperme)
Pour conclure cette quarantième Revue du web, nous allons devoir aller jusqu’en Chine pour débusquer le gadget (inutile ?) de la semaine. Quelques hôpitaux chinois se sont lancés dans une aventure pour le moins surprenante, en ayant la bonne idée d’introduire un nouveau type de machine dans leur enceinte : un extracteur de sperme, pour aider les donneurs et pour effectuer la « récolte ».
Selon le réseau social Weibo, plateforme très populaire en Chine, l’un de ces extracteurs aurait été installé dans un hôpital de Nanjing (Nankin), capitale de la province du Jiangsu située à environ 300 kilomètres de Shanghai. La machine, aux couleurs « engageantes » – une savante combinaison de blanc, de gris et de rose – dispose d’un embout massant imprimant un mouvement de va et vient, ainsi qu’un mouvement de succion, pour faire grimper la température et faciliter la collecte. L’embout serait ajustable à la taille requise par l’utilisateur. Il est possible de modifier la rapidité, la fréquence, l’amplitude voire même la température du dispositif pour un confort optimal.
Le robot est également équipé d’un petit écran, placé sur le dessus de l’extracteur, dont le but est tout simplement de stimuler le donneur et de « l’aider » dans le long et difficile processus d’extraction. Ce robot extracteur aurait déjà été utilisé par des patients atteint de stérilité, ayant des difficultés à récolter leur sperme de manière plus traditionnelle, selon le directeur du service d’urologie de l’hôpital central de Zhengzhou, dans le Henan. Cette machine est disponible à la vente en ligne pour la modique somme de 2800 dollars, le site mettant en avant la « sensation de confort qu’elle procure au patient ».
Bonus : de l’encre au ralenti… et au format 4K
En bonus cette semaine, voici une vidéo mise en ligne sur Youtube par un internaute, vidéo vous offrant la possibilité d’être vue au format 4K. On peut y voir la valse hypnotique de différentes encres liquides, se mêlant et s’entremêlant en une danse des plus sensuelles. Le format 4K est un format d’image numérique, utilisé principalement dans le domaine du cinéma numérique, dont la définition est environ quatre fois supérieure à celle du HD 1080p (elle offre une résolution de 3840 par 2160 pixels, ce qui correspond à un ratio 16/9).
On compte près de 2033 % de pixels en plus qu’une télévision standard, et 326 % de pixels en plus qu’une télévision HD. Pour profiter de cette vidéo au format 4K, il suffit de modifier la qualité dans les paramètres du lecteur, et de passer au format « original ». Petite astuce : il vous faut aussi, bien évidemment, un écran 4K pour pouvoir regarder cette vidéo dans ce format, sinon vous devrez probablement vous contenter d’un « maigre » 1080p.
Par Rahman Moonzur, journaliste scientifique
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