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Revue du web #38 : les vidéos de la semaine

Posté le par La rédaction dans Informatique et Numérique

Toutes les deux semaines, la rédaction vous propose quelques vidéos glanées sur la Toile, présentant un intérêt scientifique certain, en lien – ou non – avec l'actualité des sciences. Certaines sont étonnantes, d'autres franchement loufoques.

Cette semaine dans la revue du Web :

  • Une jolie illustration de l’effet Leidenfrost, avec une bille de nickel incandescente dans de l’eau ;
  • La table tactile multi-touch de 3M, un géant de 84 pouces présenté cette année au Consumer Electronics Show de Las Vegas ;
  • « MeCam », le quadricoptère qui vous filme et vous suit à la trace ;
  • « CompressorHead », un vrai groupe de métal ;
  • et enfin, le gadget (inutile ?) de la semaine : le « déployeur » d’iPhone, présenté dans une vidéo pour le moins farfelue.

Mettre une bille de nickel incandescente dans l’eau

Pour débuter notre trente-huitième Revue du web, jetons un œil à l’une des meilleures illustrations d’un effet bien connu de nos scientifiques, à savoir l’effet Leidenfrost, du nom du premier chercheur à l’avoir décrit, l’Allemand Johann Gottlob Leidenfrost.

Cet effet s’explique assez facilement et est aisément observable en projetant des gouttes d’eau sur une plaque chauffante. En fonction de la température du support, la goutte va avoir un comportement différent : légèrement en dessous de 100°C, la goutte s’étale et s’évapore lentement ; au-dessus de 100°C, la goutte siffle en atteignant le support et s’évapore très rapidement ; lorsque le point Leidenfrost est atteint (autour de 160°C pour l’eau), la goutte ne s’évapore plus, mais glisse sur la plaque chauffante. En effet, la partie inférieure de la goutte se vaporise immédiatement, créant un film de gaz protégeant le reste de la goutte de la plaque, et assurant par la même sa suspension. La goutte peut alors rouler comme une bille et met plus de temps à s’évaporer que si la plaque était de température moins élevée.

Ici, le principe est le même : la bille de nickel est chauffée jusqu’à en devenir incandescente, puis elle est plongée dans une tasse remplie par ce qui semble être de l’eau. Le métal rougi vaporise instantanément l’eau qui l’entoure, créant une « chape » de vapeur autour de la bille. Cet écrin de vapeur limite les échanges énergétiques entre le nickel et le reste de l’eau. Tant que la bille est suffisamment chaude pour faire bouillir et vaporiser à une vitesse suffisante l’eau qui entoure l’écrin de vapeur, l’effet est entretenu et retarde le refroidissement de la petite sphère métallique. Lorsque la bille n’est plus assez chaude pour renouveler assez vite la chape de vapeur, le bouclier s’effondre et laisse l’eau entrer en contact direct avec la bille, qui se refroidit rapidement.

Nos oreilles ne sont pas en reste… La réaction émet de petits bruits pour le moins surprenants à partir de la vingtième seconde de la vidéo, dus au contact entre la bille et le contenant. En effet, la chape de vapeur suspend la bille, lévitant sur un coussin de vapeur qui se réduit peu à peu (il y a moins d’eau sous la bille). Lorsque le coussin n’est plus suffisant, la bille tinte en entrant en contact avec la tasse et l’eau se rapproche alors de la bille, générant à nouveau un fin coussin de vapeur sous celle-ci, et ainsi de suite.

La table tactile multi-touch de 3M, un géant de 84 pouces :

Le Consumer Electronics Show (ou CES) est le plus grand salon consacré aux technologies innovantes en électronique grand public, qui se tient chaque année début janvier à Las Vegas (Nevada). Ce salon majeur, plébiscité aussi bien par les exposants que par les visiteurs professionnels, sert souvent de plateforme pour la présentation de produits et technologies en avant-première. L’édition 2013 ne déroge pas à la règle : le géant américain 3M a en effet levé le voile sur une table tactile dont l’écran, multi-touch, présente une diagonale de 84 pouces (ce qui correspond à une diagonale de 2 mètres 13), dont nous vous parlions déjà ici.

Pour ne rien gâcher, l’écran est au format 4K – une résolution de 3840 x 2160 pixels, environ 4 fois supérieure au HD 1080p – une première pour un écran tactile. Le prototype présenté peut supporter une quarantaine de touches simultanées, bien que la version finale du monstre de 3M doive pouvoir en supporter une centaine. Le musée des Sciences et de l’Industrie de Chicago en utilise depuis peu une version afin de présenter des concepts scientifiques. Cette version, tournant sur Windows 7 avec une application utilisant Flash, est identique à celle que l’on peut apercevoir dans la vidéo qui suit.

3M Company (acronyme de Minnesota Mining and Manufacturing Company), créé il y a plus de cent ans aux Etats-Unis, s’est fait connaitre pour avoir inventé et commercialisé le « Scotch » au début du siècle, puis les « Post-it » dans les années 1980. Le conglomérat est notamment présent dans les domaines de l’industrie et du transport, de la santé, de la signalisation, des affaires de bureau, de la sécurité, de l’électronique…

« MeCam », le quadricoptère qui vous suit à la trace

Ce n’est plus un secret pour personne : les quadricoptères ont définitivement la cote chez les scientifiques de tout poil. MeCam n’est pourtant pas un quadricoptère ordinaire : de taille relativement réduite si on le compare à ses « congénères » (il tient dans le creux de la main), MeCam est conçu pour suivre et filmer son utilisateur à la trace, et ainsi flatter l’ego surdimensionné de quelques Narcisse en vadrouille.

Les quatre hélices du petit bolide transportent un module équipé d’un processeur de type ARM de 1 à 1,5 GHz, d’1 GB de mémoire vive, d’un slot pour carte SD, du wifi dual-band, du Bluetooth et d’un appareil photo numérique, capable de prendre aussi bien des photos que des vidéos. Il est également doté de quatorze capteurs pour prévenir toute collision, d’un stabilisateur vidéo (conçu par la start-up Morpho), et son logiciel de commande est pourvu de deux algorithmes pour les fonctions « autopilote ». Programmé pour suivre l’utilisateur à la trace, il est aussi possible de le passer en commande vocale. Cerise sur le gâteau, MeCam est également tourné vers les medias sociaux : chaque vidéo prise peut être envoyée sur un smartphone Android ou iOS via une application spécialement dédiée, pour ainsi être partagée en ligne presque instantanément.
Le petit bolide devrait couter 49 dollars, et être disponible sur le marché courant 2014.

« Compressorhead », vrai groupe de métal

Le groupe allemand « Compressorhead » commence à faire parler de lui : pas de passage en radio prévu, mais déjà plus de trois millions de vues sur Youtube. Le groupe d’un tube ? Vous ne croyez pas si bien dire. « Compressorhead » est le premier groupe de métal… en métal. Les trois membres du groupe – StickBoy, Bones et Fingers – ne sont en effet autres que d’agiles robots musiciens.

Le plus expérimenté de ces musiciens est le batteur, « Stickboy ». Conçu par les Allemands de Robocross en 2007, Stickboy triche un peu : le batteur, dont les mouvements sont régis par un moteur à air comprimé, est doté de deux jambes et de… quatre bras, lui facilitant quelque peu l’accès aux quatorze éléments de sa batterie. Vient ensuite « Fingers », le guitariste, conçu en 2009 par les Allemands de Kernschrott, qui tourne à l’aide d’un compresseur rotatif Hydrovane. Ses 84 mini-cylindres pneumatiques – en guise de doigts – lui permettent d’atteindre les notes voulues, avec la précision (et le manque de « feeling ») d’un robot programmé pour cette tâche. Enfin, « Bones » le bassiste et le plus récent membre de Compressorhead (achevé en 2012), dispose sous le manche de sa basse d’un rail permettant à sa main et à ses doigts métalliques de se déplacer et de jouer toutes les notes désirées.

La performance a eu lieu à Berlin, dans les locaux de Robocross, où le groupe a joué le titre « The Ace of Spades » du groupe de métal anglais Motörhead. Un concert est prévu pour le Big Day Out 2013, à Sydney. On peut se réjouir d’une chose : tous les robots ne sont pas là pour dominer le monde.

Le gadget (inutile ?) de la semaine : le « déployeur » d’iPhone

Pour conclure cette trente-huitième Revue du Web, rien de tel qu’un homme un tantinet trop sûr de lui et de son invention, se mettant en scène dans une vidéo pour le moins… loufoque. Très peu de choses ont filtré sur l’identité de ce jeune homme, mis à part le fait qu’il soit citoyen du pays du soleil levant. Ce Japonais, la trentaine, est investi d’une mission sacrée : il semble en effet décidé à tout faire pour lutter contre les appels en absence. Louons la noblesse de cette cause trop souvent oubliée.

Toute cause a besoin de soldats pour la défendre, et tout soldat a besoin d’une arme. C’est ici que notre ami japonais intervient, tel un soldat 4G, un fantassin du sans-fil, un justicier des appels manqués. Son arme ? Un « déployeur » d’iPhone, ressemblant à une extension de bras mécanique. Le stratagème de son gadget est simple : le smartphone est fixé (de manière précaire) à l’extrémité d’une pièce métallique montée sur un rail, l’ensemble étant fixé au bras de notre ami par deux sangles parallèles. Lorsque la sonnerie retentit, ce dernier donne une impulsion (un mouvement brusque du bras vers le haut) pour déclencher le ressort permettant de positionner l’iPhone dans sa main, à peu de choses près.

Dans une succession de scènes complètement surréalistes, nous pouvons l’accompagner dans ses succès comme dans ses échecs, allant jusqu’à se fixer quatre de ces déployeurs (un à chaque bras et un par jambe) pour se lancer dans une danse au désynchronisme hypnotique. Après une courte excursion dans le métro tokyoïte, il termine son entrainement sur le toit d’un immeuble, toujours dans la plus grande des solitudes. Car nul doute que notre ami soit prêt à répondre au téléphone, encore faut-il… qu’il se mette à sonner.

Par Moonzur Rahman

Posté le par La rédaction


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