Cette semaine dans la revue du Web :
- Retour sur la fantastique chute de Felix Baumgartner, avec les prises de vues des caméras embarquées ;
- Boeing a testé avec succès un missile utilisant les micro-ondes pour neutraliser les systèmes électroniques ;
- « Hyper-Matrix », superbe installation développée pour le constructeur coréen Hyundai ;
- Un peu de pyrotechnie avec l’expérience, bien connue des chimistes, dite du « serpent de pharaon » ;
- enfin, le gadget (inutile ?) de la semaine : un singe robot chouineur particulièrement cheap.
Vue de la caméra embarquée de Felix Baumgartner
Pour débuter cette trente-quatrième Revue du Web, rien de tel que de se replonger dans l’évènement médiatico-scientifique de ces dernières semaines : l’Autrichien Felix Baumgartner est parvenu à franchir le mur du son en chute libre, battant ainsi le record du monde de vitesse et le record du saut le plus haut en chute libre. Nous vous parlions déjà ici (//www.techniques-ingenieur.fr/actualite/environnement-securite-energie-thematique_191/franchir-le-mur-du-son-en-chute-libre-article_75832/) du succès de la mission Red Bull Stratos, grâce à une équipe au sol composée de près d’une centaine de personnes, un long et méticuleux travail de préparation en amont, un équipement de pointe ainsi que le talent et un brin de folie du sauteur autrichien.
Alors que la mission avait déjà été repoussée deux fois en raison de mauvaises conditions atmosphériques, un nouvel incident a failli de nouveau annuler la mission : le système chauffant du casque de Felix Baumgartner est tombé en panne lors de l’ascension de la capsule. Le rôle de ce système était d’éviter l’apparition de buée sur la visière, pour permettre à l’Autrichien de bien prendre ses repères afin de conserver son équilibre, et de contrôler au mieux la phase de chute libre. Cela n’a pourtant pas empêché la mission d’être le succès que l’on connait, grâce au sang-froid et à l’expérience du parachutiste.
Un documentaire, issu de la collaboration de la BBC, de National Geographic et de l’équipe Red Bull Stratos, devrait être diffusé le 11 novembre prochain. En voici un teaser, comprenant des images inédites provenant des caméras embarquées :
L’expérience du « serpent de pharaon » :
Connue des amateurs de pyrotechnie sous le nom de « serpent du pharaon » ou encore « serpent noir », la combustion du thiocyanate de mercure a de quoi surprendre les non-initiés. Le thiocyanate de Mercure (II) est un composé chimique de formule Hg(SCN)2, généralement obtenu par réaction entre un sel de mercure (II) et un sel thiocyanate. La vidéo qui suit montre la combustion d’une petite quantité de ce composé, poudre blanchâtre déposée soigneusement au fond d’un aquarium. Après un contact d’un court instant avec la flamme d’un chalumeau, le composé produit des flammes bleutées et une cendre spectaculaire qui s’allonge, ressemblant à de nombreux tentacules qui n’en finissent pas de grandir, chacun étant assimilé au fameux « serpent ».
L’expérience, grand classique chez les chimistes, est pourtant dangereuse : en effet, les vapeurs de mercure émises sont fortement toxiques. Cette toxicité a conduit les apprentis sorciers à utiliser des composés moins dangereux pour continuer à réaliser ce « tour de magie ». Deux variantes existeraient notamment : la première de ces variantes fait entrer en réaction la 4-nitroacétanilide (un composé nitro de l’acétanilide) et de l’acide sulfurique, moins toxiques mais très nocifs et corrosifs. La seconde variante est par contre sans danger, et nécessite de l’hydrogénocarbonate de sodium, du sucre glace et de l’éthanol.
« Hyper-Matrix », l’installation mouvante de Hyundai qui en met plein la vue :
Pour l’Exposition internationale de cette année ayant eu lieu à Yeosu, en Corée, le constructeur automobile Hyundai a mis les petits plats dans les grands, quitte à voler la vedette aux autres exposants. La version 2012 de l’exposition a abrité en son cœur, trois mois durant, le pavillon de la firme coréenne qui, pour attirer le chaland, abritait elle-même une installation tout à fait surprenante. Baptisée « Hyper-Matrix », l’installation en a bluffé plus d’un.
Conçu en collaboration avec l’agence de communication média Jonpasang, l’installation se compose de trois gigantesques surfaces sur 180 degrés, offrant une particularité ô combien excitante : chacune de ces surfaces dissimule plusieurs milliers de cubes motorisés d’une trentaine de centimètres de côté, dont le quadrillage donne un époustouflant rendu de texture. Lorsque l’installation se met en route, les cubes de polystyrène extrudé servent de support pixelisé à une animation en relief, avant de donner une toute autre dimension aux images, qui gagnent en profondeur… et en magie.
La première vidéo donne un aperçu de l’animation, la seconde en dévoile les arcanes. Le pavillon Hyundai, à la fois plate-forme et vitrine des futures ambitions du constructeur coréen, aura réussi la prouesse de parvenir à convaincre les plus sceptiques.
Boeing teste CHAMP, le missile électromagnétique :
S’il devait y avoir un « bon » missile et de « mauvais » missiles, CHAMP ferait probablement partie de la première catégorie. Plutôt qu’un missile aux effets destructeurs mais pas toujours contrôlés, que ce soit pour sa cible ou pour les environs – avec le triste succès de l’euphémisme « dommage collatéral » – ce nouveau missile joue dans une toute autre catégorie. Développé par le constructeur américain Boeing, le missile CHAMP (acronyme de Counter-electronics High-powered Advanced Missile Project) serait l’arlésienne du missile : un missile « propre » ne s’attaquant qu’aux appareils électroniques.
Le nouveau joujou de l’avionneur américain a fait l’objet d’une batterie de tests au-dessus du désert de l’Utah, il y a quelques semaines seulement. Visant en tout et pour tout huit cibles avant de s’autodétruire au-dessus du désert, CHAMP utilise les micro-ondes pour neutraliser les systèmes électroniques. On peut observer dans la vidéo qui suit ce qu’il s’est passé au cœur de l’une des huit cibles du missile, une salle remplie de matériel informatique semblant sortir tout droit des années 90. Alors que le missile vient de passer au-dessus de la pièce, les écrans virent au noir, et la vie électronique s’éteint brutalement. Même la caméra n’y résiste pas.
Le but d’un tel missile laisse peu de place au doute, et laisse entrevoir des objectifs moins « propres » : se débarrasser des radars de l’ennemi pour laisser le champ libre aux avions furtifs et autres drones américains.
Le gadget (inutile ?) de la semaine : un atroce singe robot
Pour conclure cette trente-quatrième Revue du Web, nous vous présentons le gadget (inutile ?) de la semaine : un singe robotique dont l’utilité et la qualité (tant dans la réalisation du robot, le souci du détail, la mise en scène, ou encore le travail inexistant de finition) semblent plus que difficiles à démontrer. L’aspect repoussant de la mascotte est plutôt bien complété par les sons suraigus et insupportables qu’il émet. Nous vous recommandons d’ailleurs de baisser le son de la vidéo, si vous tenez un tant soit peu à l’intégrité de vos esgourdes.
Présenté lors du récent Congrès Européen des Pirates ayant eu lieu les 10 et 11 septembre dernier à Cologne, en Allemagne, ce singe robotique très cheap est juché sur un caddy de supermarché, et pleure – enfin presque, il laisse échapper un jet d’eau. Il surjoue même la tristesse, avec force mouvements de tête en arrière et gestes désespérés du bras. Le singe, que vous pouvez admirer dans la vidéo qui suit, est par ailleurs contrôlé par une manette qui nous rappelle le bon vieux temps des jeux d’arcade.
Par Moonzur Rahman, journaliste scientifique
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