Cette semaine dans la revue du Web :
- Que se passe-t-il lorsque quelques gouttes d’eau rencontrent du papier super-hydrophobe ?
- « Jetovator », compromis entre un jetpack et un jet ski ;
- « Cycloid-E », initiation à l’art tubulaire ;
- Pas de surprise, le tatouage n’est vraiment plus définitif ;
- Le gadget (inutile?) de la semaine : « HEFES », visage robotique un rien… effrayant ;
- En bonus : quelques magnifiques photos de briquets, au moment où surgit la flamme, en macro.
Gouttes d’eau sur papier super-hydrophobe :
La vidéo suivante nous montre l’impressionnant ballet exécuté par quelques gouttes d’eau colorée, libérées par une seringue sur une feuille de papier rendu super-hydrophobe. Lorsque le papier est “standard” (première partie de la vidéo), les gouttes s’agglutinent sans surprise. Lorsque le papier est traité par une poudre super-hydrophobe, les gouttes ne s’agglutinent plus, elles filent vers l’extérieur de la feuille, le papier traité repoussant alors les molécules d’eau.
L’hydrophobie se définit assez simplement : l’angle de contact d’une goutte d’eau, lorsqu’elle est sur une surface plane (localement), doit dépasser les 90 degrés. Au-delà de 150°, la surface est alors considérée comme étant super-hydrophobe. Un angle de contact égal à 180° signifie que la goutte d’eau est complètement sphérique, repoussant la zone de contact jusqu’à un simple point. À titre d’exemple, le Téflon d’une poêle n’est qu’hydrophobe, l’angle de contact moyen étant de 95°.
La super-hydrophobie présente de nombreux intérêts : outre ses évidentes qualités d’imperméabilisation, elle permet de lutter assez efficacement contre le gel, souvent fatal pour les isolants électriques, les lignes à haute-tension, ou le revêtement des ailes d’un avion. Elle est également efficace pour lutter contre la corrosion.
Jetovator, le jetpack aquatique
Jetovator, est le parfait compromis entre un jetpack et un jet ski permettant de se mouvoir dans et hors de l’eau, d’effectuer des sauts et des pirouettes. Pour rappel, un jetpack (« réacteur dorsal » en français) est un équipement portable, ressemblant à un (gros) sac à dos et permettant de décoller et de voler pendant un laps de temps très réduit. Les jetpacks existent sous plusieurs formes, comme le « Jetlev », déjà commercialisé, qui fonctionne lui aussi à l’eau et dont l’autonomie est d’environ deux heures, ou bien le Martin Jetpack développé par les Américains de Martin Airways.
Ici, point de réacteur dorsal, le principe est le même que celui du « Flyboard », seule la position (assise, comme sur un jet ski) change. Le dispositif est équipé d’un gros propulseur à eau alimenté par un tuyau de 50 mètres, alors que deux autres propulseurs d’appoint fixés aux poignets servent à stabiliser l’ensemble. Jetovator doit néanmoins être couplé à un moteur de jet ski traditionnel, lui permettant de s’envoler à près de 9 mètres de hauteur et d’atteindre une vitesse avoisinant les 40 km/h. « Jetovator » est déjà disponible à la vente, pour la pas très modique somme de 7 000 euros.
Cycloïd-E : art tubulaire
La vidéo suivante présente une œuvre mécanique et sonore des artistes suisses André et Michel Décosterd, connus sous le nom de scène “Cod.Act”. Architectes et plasticiens sonores, ils ont mis à contribution toutes leurs compétences dans la conception d’une gigantesque structure tubulaire articulée, “Cycloïd-E”, dont l’habillage sonore est régi par le déploiement de chacun de ces bras métalliques.
La chorégraphie de l’ensemble, envoûtante et organique malgré la structure d’apparence rigide, reste néanmoins particulièrement inquiétante. Cette œuvre n’est pas sans nous rappeler l’apparente simplicité dynamique des peintures tubiques de Fernand Léger, glorifiant tant l’ère industrielle que les outils et les matériaux de construction (“Les Constructeurs, état définitif”) ou les célèbres mobiles déportés, aériens d’Alexandre Calder.
Le tatouage, définitif ?
Un tatouage, pour toujours ? Il y a bien longtemps que le “romantisme” du tatouage pour toute une vie n’est plus d’actualités… Inévitablement, la demande de détatouage a toujours été très forte, augmentant avec la popularité toujours croissante du tatouage. Plusieurs techniques existent, la plus répandue et la plus efficace d’entre toutes étant sans conteste le détatouage laser, qu’il soit déclenché ou pigmentaire.
Le laser déclenché est constitué d’une tête laser, composée d’un milieu actif (souvent un rubis ou encore de l’alexandrite) et de lampes flash servant de dispositif d’excitation, l’ensemble prenant place dans une cavité de résonance (deux miroirs dont un semi-transparent, à chacune des extrémités). Un obturateur, appelé Q-Switch, ne laisse passer que des impulsions énergétiques de quelques nanosecondes, d’une puissance souvent supérieures à plusieurs dizaines de Megawatts.
Ces impulsions pulvérisent les particules d’encre géantes se trouvant sous la peau en particules plus fines, qui finiront pas être évacuées par le corps humain. La vidéo qui suit illustre particulièrement bien cette technique, le laser étant ici accompagné d’un dispositif de jet d’air frais destiné a atténuer la douleur, comme lorsque l’on souffle sur une brûlure. La longueur d’onde du laser se règle en fonction de la couleur de la peau ainsi que de celle de l’encre du tatouage.
Le gadget (inutile?) de la semaine : « FACE », le visage robotique effrayant
Pour conclure cette vingt-huitième revue du web, voici le gadget (inutile ?) de la semaine, un visage robotique conçu et programmé pour être capable d’imiter des expressions humaines. Mis au point par une équipe de scientifiques de l’université de Pise, en Italie, dirigée par Nicole Lazzeri, « FACE » est un « HEFES » (acronyme de « Hybrid Engine for Facial Expressions Synthesis »), visage hybride humanoïde aux expressions pour le moins convaincantes.
Pour imiter la myriade d’expressions que les muscles faciaux sont capables d’accomplir, l’équipe italienne a place pas moins de 32 moteurs sous le visage et le haut du buste de « FACE », manipulant la peau en polymère de la même manière que nos muscles avec notre peau du visage. Les scientifiques se sont également basé sur la « FACS » (« Facial Action Coding System »), une bibliothèque de combinaison de mouvements effectués par des moteurs pour coder les différentes expressions faciales, établie il y a une trentaine d’années. Le résultat est… effrayant.
Bonus : flammes de briquets, en macro
En bonus, voici quelques sublimes photos macro réalisées par l’Américain Chuck Anderson, du moment crucial où du néant surgit la flamme du briquet. Pas exactement du néant : la pierre à briquet (ou ferrocérium) y est évidemment pour beaucoup. Alliage métallique constitué de mischmétal (alliage de terres rares) combiné à du fer et à du magnésium, pour pallier à la mollesse du premier et mieux résister à la corrosion. Une courte tige de pierre à briquet est frottée par une molette présentant une surface rugueuse et suffisamment dure, de l’acier strié, créant ainsi la flamme tant désirée.
Les photos présentées ici n’ont été l’objet d’aucune retouche. :
Par Moonzur Rahman, journaliste scientifique
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