Censées exhorter les échanges et in fine la productivité, les technologies interactives et de collaboration distante font l’objet d’installations tangibles dans de nombreuses entreprises et de réflexions approfondies pour les autres. Pour Mimesys, la réalité virtuelle a elle-aussi le potentiel pour s’imposer dans les salles de réunion de demain. L’outil développé par cette start-up belge est défini comme une plateforme de réunion holographique : les participants, où qu’ils soient, sont reproduits en 3D (pas sous forme d’avatar) et interagissent dans un espace virtuel.
Le néologisme «holoportation», entendu ici et là, est assez représentatif du fonctionnement de ce dispositif. «On s’inscrit dans la continuité de la visioconférence, explique Rémi Rousseau, le co-fondateur. Mais en vérité, les télécommunications n’ont pas beaucoup évolué depuis 100 ans.» La réalité virtuelle a donc pour vocation de leur apporter une nouvelle dimension. Mimesys n’est pas la seule à s’intéresser à la question. Cette édition de Laval compte parmi ses exposants MiddleVR (Improov) et Manzalab (Teemew), dont les méthodes sont proches.
En ce qui concerne Mimesys, chaque participant est en pratique filmé – ou plutôt capturé – par une caméra 3D et porte un casque audio et un casque de RV/RA, grâce auquel il voit l’environnement de travail, réalisé en images de synthèse, et la «doublure virtuelle» de ses interlocuteurs. Manettes en main, tous ont la possibilité d’agir sur les plans, les photos et les documents, de les partager, de les agrandir, de les annoter à l’aide d’un stylo, de la même manière que sur un tableau blanc interactif. Les sensations et l’ergonomie générale sont impressionnantes.
Un outil attractif pour la génération Y
A Laval Virtual, pour les besoins de la démonstration, les équipes de Mimesys ont déployé un matériel somme toute assez standard, preuve que les investissements ne sont décidément plus aussi lourds qu’autrefois : une caméra Kinect, pour la capture, et un casque HTC Vive pour chaque participant, sachant que le casque HoloLens de Microsoft est aussi pris en charge.
Mais, comme il s’agit avant tout d’une plateforme cloud à la demande (« as a service »), le moteur de ce projet repose surtout sur un logiciel maison. «Nous avons créé un codec qui traite de manière dynamique les images 3D, précise Rémi Rousseau. Le dépôt de brevet est en cours. L’enjeu, pour la recherche et le développement, consiste à aligner les mondes réel et virtuel.»
Il existe aussi un enjeu pour les entreprises-clientes, au delà des aspects opérationnels. «Ces outils sont attractifs pour les «millenials » (NDLR : génération Y), de plus en plus sensibles à l’environnement technologique des entreprises.» Autrement dit, un moyen efficace pour recruter. A voir si l’outil de Mimesys, expérimenté dans des grandes entreprises, saura convaincre les jeunes et les moins jeunes.
Frédéric Monflier
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