La responsabilité sociale traduit une nouvelle perspective du rôle de l’entreprise dans nos sociétés qui déborde désormais de la sphère économique. Quelles sont les stratégies possibles pour les entreprises ?
Principaux acteurs de l’économie, les entreprises ont été très tôt interpellées pour participer aux efforts visant un développement durable. Dès 1999, à l’occasion du sommet de Davos, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Kofi Annan, invita formellement les entreprises à respecter et à promouvoir les grands principes internationaux en matière d’environnement et de droits humains en adhérant notamment au Pacte Mondial.
L’engagement des entreprises s’inscrit dans une longue évolution à travers laquelle les entreprises se sont peu à peu ouvertes au problème environnemental, ont accepté d’en assumer une part de responsabilité, pour finalement participer aux efforts de protection. Cet engagement varie selon les entreprises en fonction de l’historique du secteur, de la culture organisationnelle, ou des convictions personnelles du dirigeant. De plus, chaque secteur économique comporte des défis écologiques particuliers et requiert des efforts qui lui sont propres : la protection de l’environnement n’a pas les mêmes implications pour l’industrie extractive que pour les institutions financières par exemple.
Le positionnement de l’entreprise à l’égard de l’environnement et de la société est partie intégrante de sa stratégie et se décline à tous les niveaux de l’organisation. Il peut prendre quatre grandes configurations :
- l’entreprise délictuelle ;
- l’entreprise conforme ;
- l’entreprise chef de file ;
- enfin l’entreprise écologique.
L’entreprise délictuelle fait fi des exigences écologiques et sociales au risque de basculer dans l’illégalité ; sa gestion n’intègre pas de principes écologiques, et elle n’a ni politique environnementale, ni système d’information ou de veille reliés aux questions de responsabilité sociale.
L’entreprise conforme respecte ses obligations juridiques, mais sans anticiper les nouvelles exigences. Elle aborde les questions environnementales et sociales comme une contrainte supplémentaire à intégrer au moindre coût.
L’entreprise chef de file se fixe des objectifs élevés de responsabilité environnementale et sociale, et utilise sa performance extrafinancière comme facteur distinctif inhérent à son image de marque. En plus d’une politique et de procédures de gestion, elle compte bien souvent une direction ou un service dédié aux questions environnementales et de responsabilité sociale. Elle met à profit ses innovations technologiques et managériales pour améliorer sa performance écologique.
Enfin, l’entreprise écologique définit sa mission en regard des impératifs écologiques et aligne sa gestion interne sur les grands principes du développement durable.
Extrait de l’article G8405 « Développement durable et responsabilité sociale de l’entreprise » de Corinne GENDRON
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