Selon le dernier rapport du GIEC, le monde doit inverser la courbe des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) « avant 2025 au plus tard » pour espérer limiter le changement climatique sous la barre des 1,5°C, mais aussi des 2°C. Pourtant, les émissions mondiales devraient atteindre 41,6 milliards de tonnes de CO2, en hausse de 2,4 % sur une année, selon le dernier bilan du Global Carbon Project. Cela nous mène tout droit vers un réchauffement hors des clous avec l’Accord de Paris.
Par ailleurs, le Rapport 2024 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions, élaboré par le PNUE, enfonce le clou. Ce rapport suit l’écart persistant entre la trajectoire que prennent les émissions mondiales de GES avec les engagements actuels des pays nécessaires pour limiter le réchauffement climatique sous la barre des 2°C.
Il ne peut être plus clair : « Dans l’état actuel des choses, les contributions déterminées au niveau national (CDN ou National Determined Contribution, NDC) actuelles laissent entrevoir une hausse de la température mondiale de 2,6 à 2,8°C au cours de ce siècle. Pire encore, les politiques actuellement en place ne suffisent pas à atteindre ces CDN. Si rien ne change, nous nous dirigeons vers une hausse de la température de 3,1°C. »
De nouveaux engagements plus ambitieux ?
Dans le cadre de l’Accord de Paris, les pays ont pris l’engagement de réduire leurs émissions via les contributions déterminées au niveau national (CDN). Les Parties à l’Accord de Paris doivent dévoiler de nouvelles CDN en 2025, avant la COP30 qui aura lieu au Brésil. Elles courront jusqu’en 2035 ou 2040, suivant la préférence des pays.
Pour se mettre sur la voie des 1,5°C de réchauffement, les nouvelles CDN devront collectivement réduire de 42 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, indique le PNUE. À l’horizon 2035, les émissions doivent diminuer de 57 %. « Cela signifie que nous devons réduire nos émissions de 7,5 % chaque année jusqu’en 2035, un chiffre qui augmentera avec chaque année d’inaction », préviennent les auteurs du PNUE.
Si cela reste techniquement possible, cela reste « un défi gigantesque qui nécessite une mobilisation mondiale », précise le rapport. L’action doit passer par des investissements massifs dans l’énergie solaire et éolienne, dans les forêts, dans la rénovation énergétique des bâtiments, des transports et de l’industrie. Cela nécessitera une coopération internationale avec « une nouvelle architecture financière mondiale et une action vigoureuse du secteur privé », soulignent les auteurs.
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