Aux Etats-Unis, Relay déambule déjà dans les couloirs de certains hôtels pour livrer les petites commandes des clients. Il devrait être bientôt disponible en France.
A l’avenir, ce ne sera peut-être plus le personnel de l’hôtel qui se présentera devant la chambre du client pour livrer une boisson ou un encas… mais un robot. C’est en effet le rôle que pourrait tenir le robot Relay, conçue par la société californienne Savioke et prochainement distribué en France par Awabot.
Ce projet est emblématique de la robotique de service professionnelle, qui désigne les robots qui n’accomplissent pas des tâches de production et de fabrication industrielles. Les secteurs d’activités couverts sont donc diversifiés, allant de la chirurgie en milieu hospitalier à la logistique dans les entrepôts. Selon l’International Federation of Robotics (IFR), ce marché pesait quelque 3,7 milliards de dollars dans le monde en 2014. Soit une hausse de 3% par rapport à l’année précédente, consécutives à une progression de 11,5% des ventes.
Ce robot ambulant d’intérieur, doté d’un coffre d’une vingtaine de litres, est conçu pour livrer des petits objets d’un point A à un point B. Il parcourt le trajet de manière autonome, une fois le plan des locaux mémorisé. «Il est équipé d’un sonar, de caméras et d’un LIDAR (détection via un laser, NDLR), précise Jérémie Koessler, directeur général d’Awabot. A l’aide de ces dispositifs, il scrute son environnement en permanence.» La fiche technique fait également état du LTE et du WiFi, apportant à Relay des capacités d’interaction avec des réseaux de communication à l’intérieur des bâtiments. Une fonction mise à profit dans les déplacements et les relations avec la clientèle. «Relay est capable de prendre l’ascenseur tout seul, explique Jérémie Koessler. Quand il arrive devant la porte de la chambre, il envoie un message pour prévenir le client, lequel dispose d’un code pour déverrouiller le coffre. L’écran sert entre autres à valider la livraison et à noter la prestation.» Relay bénéficie d’une autonomie de 6 heures environ et, à l’instar d’un aspirateur-robot, retourne automatiquement à sa base de recharge.
Onze mille livraisons réussies
L’an dernier, Relay a d’ores-et-déjà été évalué en conditions réelles aux Etats-Unis notamment, dans quelques hôtels de la chaîne Crowne Plaza. Selon le fondateur de Savioke, Steve Cousins, la flotte de Relay mise en service – le nombre précis n’est pas indiqué – aurait déjà réussi quelque 11000 livraisons et parcouru l’équivalent de 3000 kilomètres.
Cependant, le «room service» n’est pas la seule activité que pourrait exercer ce robot, à écouter Jérémie Koessler : «si nous visons la même clientèle, c’est-à-dire les opérateurs hôteliers, nous estimons aussi que Relay peut livrer du courrier et des documents dans n’importe quelle entreprise, ou transporter des petits objets entre des bureaux d’étude.» Une même question revient souvent : Relay va-t-il remplacer du personnel humain ? Il s’agit plutôt, pour Jérémie Koessler, de «libérer les humains de tâches à faible valeur ajoutée.»
Par Frédéric Monflier
Remplacer les tâches à faible valeur ajoutée, ça me rappelle les débuts de l’automatisation : remplacer les tâches ardues, répétitives… et ça fait quand même une catégorie de travailleurs non qualifiés qui se trouvent remplacée par la machine.
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