« Les émissions de dioxyde de carbone (CO2) provenant de l'utilisation de combustibles fossiles ont diminué de façon significative (2,5%) dans l'Union européenne en 2018 par rapport à l'année précédente », signalent les premières estimations d’Eurostat publiées la semaine dernière.
Les chiffres de l’office statistique de l’Union européenne montrent néanmoins que la situation des émissions de CO2, provenant du recours aux combustibles fossiles, est particulièrement contrastée en fonction des pays. Trois grands ensembles se dessinent : le premier comprenant onze pays, dont la France, enregistre des baisses des rejets carbonés, le deuxième, voit une stagnation (entre -1% et +1%) et le troisième comptent sept pays pour lesquels les émissions de CO2 progressent.
La baisse des rejets de CO2 est la plus élevée au Portugal (-9,0%), puis viennent la Bulgarie (-8,1%), l’Irlande (-6,8%), l’Allemagne (-5,4%), les Pays-Bas (-4,6%) et la Croatie (-4,3%). La France se classe neuvième avec un recul de 3,5% des émissions de CO2 en 2018.
Côté hausse, c’est la Lettonie qui remporte la « palme », avec un bond de 8,5%, largement dû à une faible hydraulicité et un recours aux centrales au gaz. Mais le pays ne représente que 0,2% des émissions carbonées européens issues des combustibles fossiles de l’Union européenne (à 28 !). Ensuite se succèdent Malte (+6,7%), l’Estonie (+4,5%), le Luxembourg (+3,7%), la Pologne (+3,5%), la Slovaquie (+2,4%), la Finlande (+1,9%).
Ce « bon » résultat ne fait que compenser le très mauvais résultat enregistré au niveau européen en 2017. Cette année-là, les rejets carbonés ont progressé de 1,8%. En France, la situation était pire, puisque les émissions augmentaient de 3,2%. La progression avait été de 12,8% à Malte et de 11,3% en Estonie. Mais ces deux pays représentent respectivement moins de 0,1% et 0,5% des rejets européens…
Six pays portent 70% des émissions carbonées
La France pèse à elle seule 10 % des émissions de CO2 de l’Union européenne, très loin derrière l’Allemagne (22,5 %). L’Italie, la Pologne et le Royaume-Uni sont les trois autres pays dont les émissions européennes dépassent la barre des 10%, respectivement 10%, 10,3% et 11,4%. En y ajoutant l’Espagne (7,7% des rejets en Europe), six pays émettent quasiment 70% du CO2 issu des combustibles fossiles dans l’Union européenne.
Eurostat rappelle dans son communiqué que « les émissions de CO2 contribuent fortement au réchauffement de la planète et représentent environ 80% de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre dans l’UE. »
Ces rejets sont influencés « par des facteurs tels que les conditions climatiques, la croissance économique, la taille de la population, les transports et les activités industrielles. Il convient de noter également que les importations et exportations de produits énergétiques ont un impact sur les émissions de CO2 dans le pays où les combustibles fossiles sont brûlés : par exemple, le charbon importé entraîne une augmentation des émissions, tandis que l’électricité importée n’a pas d’effet direct sur les émissions du pays importateur mais affecte le pays exportateur dans lequel elle a été produite. »
Le recours au nucléaire en France – source peu émettrice de dioxyde de carbone – explique grandement le différentiel avec l’Allemagne, qui a encore largement recours aux centrales au charbon dans sa production d’électricité, même si elle affiche son intention de se passer du charbon à l’horizon 2038. En outre, l’industrie, forte consommatrice d’énergie, est plus développée en Allemagne qu’en France. L’Allemagne avait enregistré un recours d’exportation d’électricité en 2017, alors que c’est la France qui a repris sa position de leader en 2018…
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