Etat du sud des Etats-Unis, plus grand que la France et peuplé de 26 millions d’habitants, le Texas dispose d’énormes quantités de terres très ensoleillées et arides propices à l’installation de grandes centrales solaires PV.
« A ce prix c’est un game-changer, pas seulement pour Austin Energy, mais pour le futur de l’électricité au Texas » a déclaré Tom Smith, leader du groupe Public Citizen, au journal local Austin American-Statesman.
Le contrat est signé pour une durée de 25 ans et concerne de grandes centrales solaires au sol. Austin Energy délivre l’électricité à environ un million de consommateurs de l’agglomération des Silicon Hills, surnom d’Austin du fait de la présence des sièges sociaux ou des usines de grandes entreprises telles que Dell, Apple, Freescale, IBM, Hewlett-Packard, AMD, Texas Instruments et National Instruments.
Un coût aussi bas de l’électricité grâce au solaire est un atout pour la compétitivité économique locale. Et une croissance du solaire est bénéfique pour l’image de marque de la ville.
Le solaire deux fois meilleur marché que le nucléaire EPR
Sun Edison percevra une aide fédérale de 3 cents par kWh (2,2 c€), ce qui signifie que le kWh PV est rentable au Texas pour Sun Edison dès 3,6 + 2,2 = 5,8 c€. C’est un niveau extrêmement bas, deux fois meilleur marché que le nucléaire de troisième génération. EDF a en effet demandé à la Grande-Bretagne un tarif d’achat de 10,9 c€ pour ses centrales nucléaires EPR.
Dans le sud de la France, par exemple en Aquitaine, les grandes centrales PV sont dès à présent rentables avec un tarif d’achat d’environ 9 c€. Malheureusement l’état français a fixé un tarif d’achat à 7,36 centimes d’euros (tarif valable au 1er janvier 2014), c’est à dire en dessous du seuil de rentabilité, ce qui bloque les projets. Cette situation scandalise les professionnels de la filière. Ils y voient la main des défenseurs des énergies non durables. François Hollande s’est pourtant engagé à réduire la part du nucléaire de 75% à 50% en France à horizon 2025.
Un rapport de l’Agence Internationale de l’Energie – The Power of Transformation – publié en février 2014 montre que l’ensemble des réseaux électriques de planète peuvent intégrer de hauts niveaux d’électricité renouvelable variable et que le surcoût lié aux outils de flexibilité nécessaire à la gestion de ces ressources fluctuantes est marginal.
Un record mondial
Un autre contrat PPA (Power Purchase Agreement) portant sur l’achat d’électricité photovoltaïque a été conclu en Caroline du Nord il y a quelques mois pour un peu moins de 7 cents le kWh. Et en février 2014 au Nouveau-Mexique pour 5,8 cents. Avec ses 5 cents, Austin bât ainsi le record des Etats-Unis. Et du monde.
Au Texas, seul l’éolien terrestre permet de délivrer un kWh encore meilleur marché, entre 2,8 et 3,8 cents (entre 2 et 2,7 c€). Malgré la baisse du prix du gaz consécutive au boom du gaz de schiste le kWh des centrales à gaz texanes coûte environ 7 cents. Celui des centrales au charbon 10 cents. Et enfin celui des centrales nucléaires 13 cents.
L’un des intérêts majeurs du solaire photovoltaïque est de ne pas consommer une seule goutte d’eau pour la production électrique, contrairement aux centrales thermiques. Ces dernières en ont besoin en très grandes quantités pour alimenter les circuits de refroidissement et sont ainsi vulnérables en période de sécheresse.
Par Olivier Daniélo
Et aussi dans les
ressources documentaires :
Cet article se trouve dans le dossier :
Intelligence artificielle : le progrès à quel prix ?
- Racistes, sexistes, classistes : comment les biais algorithmiques creusent les inégalités ?
- Félix Tréguer : “La surveillance croit largement avec les techniques d’IA”
- « Les entreprises foncent tête baissée dans l’IA sans se poser de questions »
- Peut-on concevoir des algorithmes réellement éthiques ?
- Biais algorithmiques : la sensibilisation commence dès la formation