En 2016, le parc de production électrique français a gagné 1.345 mégawatts (MW) d’éolien. Une croissance sans précédent. C’était 35% de plus qu’en 2015 (999 MW). À la fin de l’année, le parc éolien français atteignait 11,8 gigawatts (GW). Cette croissance record se poursuit en 2017.
Vers un nouveau record de raccordement en 2017 ?
Selon les statistiques du Ministère de la Transition écologique et solidaire, la puissance éolienne raccordée au parc de production durant le premier trimestre 2017 s’élève à 330 MW pour 34 nouvelles installations. Et il s’agit de « la plus forte jamais observée lors d’un premier trimestre », se félicite le ministère. C’est environ deux fois plus qu’au premier trimestre 2016 (141 MW pour 18 installations).
Au 31 mars 2017, la puissance éolienne raccordée au parc de production électrique s’élève donc à 12,1 GW. Il y a déjà plus de 8 GW de projets d’éolien terrestre en file d’attente, dont 2,5 GW ont une convention de raccordement signée. Pour l’éolien en mer, 3 GW sont en file d’attente, sans aucune convention de raccordement encore signée.
Malgré une hausse importante de puissance éolienne raccordée depuis le 31 mars 2016, les éoliennes françaises ont produit 6,9 terawattheures (Twh) au premier trimestre 2017. C’est 12 % de moins que lors de la même période en 2016. « Ce recul est imputable aux conditions de vent défavorables durant les mois de janvier et, dans une moindre mesure, de février », avance le Ministère. Les éoliennes ont néanmoins fourni 4,8 % de la consommation électrique nationale sur la période.
Des objectifs difficiles à atteindre !
La Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) prévoit une puissance éolienne raccordée de 15 GW fin 2018. Pour respecter cet objectif, la croissance annuelle du parc devrait être portée à plus de 1,6 GW en 2017 et 2018. Pour 2020, l’objectif fixé par le plan national d’action en faveur des énergies renouvelables (PNA EnR) est à 19 GW. Soit une installation de 2 GW par an entre 2019 et 2020. Ensuite, la PPE prévoit une trajectoire de développement basse à 21,8 GW et une haute à 26 GW pour 2023. De quoi ambitionner l’installation de 2,3 GW par an. Pour atteindre ces objectifs, le volume des raccordements doit réellement s’accélérer pour atteindre des niveaux sans précédents.
Durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron s’est engagé à soumettre rapidement après son élection un calendrier d’appels d’offres pour donner de la visibilité à la filière. Son objectif : doubler la capacité en éolien et en solaire photovoltaïque d’ici 2022 et mobiliser 30 milliards d’euros d’investissements. Pour espérer atteindre les objectifs hauts de la PPE en 2023.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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