Les experts internationaux vont devoir déterminer les évènements qui ont conduit au crash de ce vol civil.
Le 17 juillet, un Boeing 777 de la Malaysia Airlines est abattu en plein vol dans le ciel ukrainien faisant 298 morts. Si le fait qu’un missile est à l’origine de l’accident est acquis, des doutes demeurent sur le type de missile et surtout sur qui l’a tiré. Car ce terrible accident a eu lieu au dessus d’une zone de combat entre l’armée ukrainienne et les insurgés pro-russe. C’est donc une véritable guerre de communication que se livrent les diverses parties. Les experts détachés sur place vont devoir réunir de solides preuves pour faire éclater la vérité, sans contestation possible.
Un missile sol-air pointé par les américains
Dans la joute oratoire qui oppose ukrainiens et russes, le type de missile mis en jeu a toute son importance. D’un côté, Moscou indique qu’il s’agirait d’un missile air-air provenant d’un avion de chasse ukrainien, tandis que les Américains ont rapidement mis en cause un missile sol-air tiré d’une batterie mobile. En effet, on sait que les Russes mais aussi les Ukrainiens disposent tout deux de missiles « Buk » de moyenne portée, capables d’atteindre un avion volant à 10 000 mètres d’altitude comme c’était le cas pour le Boeing abattu. D’autres experts confirment cette hypothèse expliquant que la taille des trous d’obus est compatible avec celle attendue avec des missiles sol-air « Buk » de type SA-11 ou SA-20. Barack Obama a précisé que le missile avait été tiré depuis une zone sous le contrôle des séparatistes pro-russes. Une information probablement obtenue à partir des photos de satellites espions, même si aucun cliché n’a été rendu public à ce jour.
De quels indices disposent les experts ?
Si les rebelles pro-russes ont remis les deux boîtes noires de l’avion de ligne à des experts malaisiens, ils n’ont toutefois pas assuré la préservation des débris de l’avion. Les Australiens, dont 28 compatriotes étaient à bord du vol n’ont pas hésité à accuser les dissidents pro-russes de maquiller les preuves, les combattants n’ayant pas hésité à piétiner les débris avec des engins de chantier. Or, les boites noires indiqueront ce qui s’est passé dans les dernières minutes avant le crash. Mais elles n’aideront pas à savoir d’où provenait le tir par exemple, ni qui a tiré. La qualité des pièces de l’avion est essentielle pour apporter des réponses. A l’image d’une pièce d’armature de carlingue qui porte des traces d’impacts et de très forte chaleur typiques d’un missile sol-air.
Les séparatistes pro-russes fortement soupçonnés
Comment savoir qui est l’origine du tir dans cette région en guerre ? Les pro-Russes avaient déjà abattu des avions militaires ukrainiens et ne cachaient pas leur volonté de bannir tout appareil ukrainien du ciel. De plus, ils ne disposent pas eux-mêmes d’avions militaires, les Ukrainiens semblent donc n’avoir aucun intérêt à utiliser des armes de défense aérienne. Néanmoins, en l’absence de preuves, impossible de désigner formellement un coupable.
Les combats rendent le travail des enquêteurs compliqué
Les enquêteurs ont dû cesser leur travail sur le site du crash à cause de violents affrontements. Les 142 experts de la police néerlandaise ont dû être rapatriés vendredi 8 aout. Ces derniers ont indiqué ne rendre leurs résultats préliminaires que d’ici plusieurs semaines.
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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