L’utilisation en situation de travail d’un appareil de protection respiratoire (ou plus simplement APR) ne devrait être limitée qu’à des opérations courtes et exceptionnelles (entretien ou nettoyage d’installations…) ou des interventions pour lesquelles il n’est pas possible de mettre en place un dispositif de captage ou d’assainissement de l’air suffisant (interventions dans des espaces confinés…). Dans le cas d’une exposition potentielle à des agents biologiques en milieu de travail, les APR adaptés sont ceux de la famille des appareils filtrants contre les particules, et sont constitués d’un demi-masque, d’un masque, d’une cagoule ou d’un casque et d’un filtre à particules.
Les filtres à particules (ou antiaérosols) retiennent les particules quelle que soit leur origine (chimique ou biologique). Il existe trois classes de filtres à particules, notées par ordre d’efficacité croissante P1, P2, P3 (ou notées FFP1, FP2, FFP3 dans le cas des masques jetables).
Pour des interventions longues, les appareils filtrants à ventilation assistée (dans lesquels l’air ambiant est aspiré au travers du filtre au moyen d’une pompe) sont préférables car ils apportent davantage de confort à l’utilisateur.
S’il existe un risque d’exposition simultanée à des gaz ou vapeurs dangereux, un filtre combiné antiparticules-antigaz devra être utilisé. Les appareils filtrants ne doivent jamais être utilisés dans une ambiance pauvre en oxygène. Dans ce cas, il convient de recourir à des appareils isolants.
Bien choisir un APR, quelques règles simples
Les APR sont à l’origine de gêne ou d’inconfort lorsqu’ils doivent être portés pendant de longues périodes : poids, chaleur, gêne visuelle… Afin de faciliter le port et l’acceptation de l’APR, et d’améliorer ainsi son efficacité réelle, après avoir choisi un APR adapté à la nature du risque, il est important de ne pas négliger les points suivants :
- tenir compte des caractéristiques du salarié (morphologie notamment) et des tâches à réaliser (pénibilité, durée…) ;
- adapter le poste de travail au port de l’APR par le salarié ;
- adapter les rythmes de travail pour prendre en compte les contraintes générées par le port d’APR ;
- former les utilisateurs au port de l’APR et à son ajustement correct.
Attention, sauf exception, les masques médicaux ou masques chirurgicaux ne sont pas des APR. Portés par les personnels de santé, ils sont destinés à la protection des patients. Portés par les malades, ils sont destinés à éviter les projections de gouttelettes contaminées vers leur entourage et leur environnement. En aucun cas, ils ne protègent celui qui le porte contre un risque par inhalation d’aérosols.
Un APR peut être identifié comme tel grâce au marquage réglementaire qui doit comporter les indications suivantes :
- identification du fabricant ;
- marquage CE , suivi du numéro de l’organisme habilité assurant le contrôle de la production ;
- numéro et année de la norme correspondant au type d’APR (EN 149 : 2001 dans le cas des masques filtrants jetables contre les particules) ;
- classe d’efficacité (P1, P2 ou P3 pour les filtres antiparticules, FFP1, FFP2, FFP3 pour les masques filtrants jetables contre les particules).
Isabelle Balty, INRS département Expertise et Conseil Technique, Pôle risques biologiques
Pour en savoir plus :
- ED 98 – Les appareils de protection respiratoire. Fiche pratique de sécurité, Guimon M. Edition INRS, Paris (2002), 4 pages.
- Masque jetable. Comment bien l’ajuster ?
- ED 105 – Appareils de protection respiratoire et métiers de la santé. Fiche pratique de sécurité, Balty I., Edition INRS, Paris (2003), 4 pages.
Les autres articles du dossier
- La chaîne de transmission : « fil rouge » de l’évaluation et de la prévention des risques biologiques
- Les vaccinations sont-elles obligatoires dans un contexte professionnel ?
- Risques respiratoires pour les professionnels de la valorisation des déchets
- Attention à la contamination des fluides de coupe aqueux
- Glossaire des risques biologiques
Cet article se trouve dans le dossier :
Global Industrie 2024 : rencontres autour de l'innovation et de la relocalisation
- Sébastien Gillet : « Être fier de l'industrie française et le mettre en avant »
- Le secteur de la plasturgie est en pleine transition vers la circularité : l’exemple de DEMGY
- MORFOSE : le premier cobot modulaire industriel made in France
- Rudy Cohen : « Nous apportons plus de flexibilité aux robots en leur apportant la vision et un cerveau.»
- Global Industrie 2024 : le verre borosilicaté, taillé aux exigences de l’industrie de pointe
- Global Industrie 2024 : l'aluminium extrudé, profilé pour l'industrie du bâtiment
- Global Industrie : n'attendez plus, sécurisez dès maintenant votre entrée !
- Création de MECALLIANS : la FIM, le CETIM et l’UNM unissent leurs forces pour faire rayonner l’industrie mécanique française
- Le premier textile du marché capable de capter et détruire les polluants organiques de l’air
- « Keyprod est un bon exemple de réindustrialisation »
- Néolithe ouvre une troisième voie de traitement des déchets non recyclables
- Global Industrie 2023 : une édition sous le signe de la réindustrialisation