Les combustibles fossiles fournissent depuis environ deux siècles de l’énergie bon marché et concentrée. Mais l'humanité est confrontée aujourd’hui à un défi énergétique qui consiste, d’une part à réduire ses émissions de CO2, d’autre part à substituer progressivement lesdits combustibles par des sources d’énergie durables et décarbonées, comme les énergies renouvelables ou le nucléaire.
Un extrait de « Analyse et perspectives énergétiques » par Christian NGÔ
L’intérêt de l’énergie nucléaire est de produire de l’électricité à bas niveau carbone, en continu et à un coût compétitif. Cependant, cette énergie demande de gros investissements (analogue d’ailleurs, par kilowatt installé, à d’autres énergies renouvelables) et des délais assez longs de mise en œuvre. La maîtrise du nucléaire requiert aussi un niveau technologique élevé, et nécessite la gestion des déchets associés. Elle se heurte dans un certain nombre de pays, et notamment en Europe, à l’opposition d’une partie des populations concernées en raison des risques qui lui sont prêtés. L’accident de Fukushima en 2011 a aggravé ces craintes et contribué à renforcer les dispositifs de sécurité, augmentant ainsi les coûts. De son côté, la fusion thermonucléaire fait l’objet d’intenses recherches avec une forte coopération au niveau international depuis des décennies. Le nouveau réacteur international ITER, en construction à Cadarache près d’Aix-en-Provence, permettra de faire avancer les connaissances sur le plasma de fusion. Mais on est encore loin d’une application industrielle…
Les compromis inhérents à la transition énergétique
La transition énergétique vise à réduire la consommation de combustibles fossiles et à émettre moins de CO2 dans l’atmosphère. Mais les moyens mis en œuvre pour atteindre ces objectifs vont parfois à l’encontre de ceux-ci. Ainsi, l’éolien et le solaire, qui sont des énergies intermittentes, demandent des moyens complémentaires émetteurs de CO2 pour fournir de l’électricité lorsqu’il n’y a pas de vent ou de soleil. Rien ne sert de remplacer une centrale nucléaire, qui n’émet pas de CO2 en fonctionnement, par des éoliennes car ces dernières ont besoin de centrales thermiques complémentaires en l’absence de vent. Par contre, si l’on dispose d’une centrale au charbon, il est intéressant dans une première étape de la remplacer par une centrale au gaz naturel. Ainsi, on divise les émissions de CO2 par deux. Puis, on peut y ajouter des éoliennes ou des panneaux solaires afin de limiter l’emploi de la centrale à gaz.
Il va également falloir plus d’électricité pour recharger les batteries des véhicules hybrides rechargeables ou électriques. Ces batteries serviront à lisser la consommation et donc à réduire les moyens de production. Il faut toujours avoir une approche globale des problèmes, notamment en ce qui concerne l’environnement. Ainsi, un véhicule électrique n’émet pas de CO2 localement. Tout dépend de la manière dont on fabrique l’électricité. En France, où seulement 10 % est produite avec des combustibles fossiles, la quantité de CO2 émise est d’environ 15 g/km (et sans doute moins si la batterie est rechargée pendant les heures creuses). Dans un pays produisant entièrement son électricité avec des centrales au charbon, les émissions seraient en revanche supérieures à 150 g de CO2 par km, c’est-à-dire plus que certains véhicules thermiques d’aujourd’hui.
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Analyse et perspectives énergétiques, par Christian NGÔ
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