La Commission de régulation de l’énergie est formelle : les tarifs réglementés d’électricité d’EDF ne permettent pas de couvrir les coûts de production, de commercialisation et d’acheminement jusqu’aux sites de consommation. Elle recommande une augmentation des tarifs bleus d’EDF entre 7 % et 10 % durant l’été 2013, puis d’environ 3 % en 2014 comme en 2015. Mais ce n’est pas tout. La hausse de ce tarif ayant été nettement insuffisante ces dernières années, la CRE a relevé un manque à gagner de 1,47 milliards d’euros pour EDF en 2012. Le consommateur devra payer. Si ce rattrapage était effectué intégralement cette année, il entraînerait une hausse supplémentaire des tarifs bleus de 7,6 %.
De son côté, le Médiateur de l’énergie propose une hausse des tarifs réglementés de 5 % en 2013, et à nouveau en 2014 et 2015 afin d’éviter des rattrapages trop brutaux pour le consommateur. Pour plus de lisibilité, il préconise une fixation annuelle des prix et non plus trimestrielle, comme c’est le cas actuellement.
Fabien Choné, directeur général délégué Poweo Direct Energie, fournisseur d’énergie alternatif, propose aussi d’augmenter les tarifs réglementés d’électricité de 5 à 6 % par an pendant 3 ans. Il menace d’attaquer le gouvernement au Conseil d’Etat s’il était amené à décidé une trop faible hausse des tarifs.
Dans une situation difficile pour le pouvoir d’achat des Français et face à un coût de production qui augmente, le Gouvernement fait savoir qu’il ne prévoit pas d’effectuer ce rattrapage cette année. Il présentera toutefois un tarif réglementé revu en prenant en compte l’ensemble de ces paramètres en juillet.
Des charges qui augmentent
Les charges d’EDF ont sensiblement augmenté entre 2007 et 2012. La CRE relève des investissements en hausse, notamment en raison de la hausse du prix des combustibles et de la maintenance du parc nucléaire, avec les exigences post-Fukushima. Les coûts d’EDF ont ainsi augmenté de 10,2 % par an pour l’ensemble des charges de production, de 2,9 % pour les charges de capital, et de 6,3 % pour les dépenses commerciales.
Compte tenu de l’augmentation structurelle des coûts de l’électricité, le Gouvernement rappelle l’importance de mettre en place rapidement le plan de rénovation énergétique pour améliorer l’efficacité énergétique des habitations. Ainsi, même si le coût du kWh augmente, la facture payée par le consommateur restera inchangée.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
Dans l'actualité