Décryptage

Quelle création de valeur pour sortir de la crise ?

Posté le 6 décembre 2010
par La rédaction
dans Entreprises et marchés

La présentation de la cinquième édition de « La recherche et l’Innovation en France », qui fournit des repères et des perspectives dans le paysage de la recherche, a été l’occasion pour des personnalités du monde industriel et politique d’insister sur la disponibilité des fonds publics et sur les nouveaux modèles d’affaires. Explications.

Alors que les effets de la crise se font durement sentir, la recherche et l’innovation sont convoquées pour renouer avec une croissance durable. Le paysage français ayant été profondément remodelé depuis 2005, les attentes sont fortes. Cinquième opus d’une série annuelle, « La Recherche et l’Innovation en France » fournit aux observateurs et décideurs publics ou privés des repères et des perspectives dans le paysage de la recherche. Rédigé sous la direction de Jacques Lesourne, professeur émérite au Conservatoire national des arts et métiers, membre de l’Académie des technologies et prospectiviste renommé, et de Denis Randet, délégué général de l’Association nationale de la recherche et de la technologie (ANRT), cet ouvrage est le fruit des travaux menés au sein de FutuRIS, qui rassemble acteurs et experts de la recherche et de l’innovation.

Au sommaire :

Rester vigilant au regard de la disponibilité des fonds publics 

A l’occasion de la présentation de ce rapport, François Goulard, député du Morbihan et ancien ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la recherche, a souligné l’utilité pour les décideurs publics des productions venant de plateformes « neutres et indépendantes mais engagées », telles que FutuRIS. De sa position de parlementaire, il regrette qu’elles fassent défaut dans de nombreux secteurs de l’action politique.  Il se réjouit de constater que la recherche et l’enseignement supérieur constituaient une priorité gouvernementale non seulement dans les mots mais aussi dans les décisions budgétaires. Il a toutefois mis en garde contre le fait que l’on s’en est jusque-là tenu à des réformes « aimables », proposant de nouveaux outils et dispositifs aux acteurs, sachant que les questions de cohérence d’ensemble, d’arbitrages nécessaires et de mise en œuvre volontariste demeurent posées.  Les réponses seront par ailleurs d’autant plus difficiles à apporter que les décisions budgétaires à venir risquent fort d’être particulièrement contraintes.

Pour sa part, Francis Mer, président du conseil de surveillance de Safran et ancien ministre de  l’économie, s’est étonné que le crédit impôt recherche, très généreux depuis sa dernière réforme en 2008, n’ait pas été entouré d’un dispositif de suivi. Ce qui aurait permis, d’une part d’anticiper l’évolution de son coût qui semble avoir surpris tout le monde, et d’autre part servirait, aujourd’hui à trancher dans les débats controversés sur son rapport coût/bénéfices. 

Comprendre les nouveaux modèles d’affaires

Quant à Philippe Lemoine, président de Laser, il considère que FutuRIS, en proposant un ouvrage de référence à la fois « complet et stimulant » dans un contexte en évolution rapide, fait figure  « d’agent transformateur du présent ». D’où la nécessité d’appréhender toutes les dimensions de l’innovation telle qu’elle se pratique aujourd’hui. Ce que l’on nomme « la » crise repose à ses yeux sur la conjonction en réalité de trois blocages :