Alors que la France est bonne élève, au vu des ambitions européennes, en termes de collecte et de recyclage des VHU, ce dernier doit, dans les années à venir, être un des moteurs de l’avènement d’une économie circulaire qui doit permettre au secteur automobile de boucler sa chaîne de production.
L’Europe pousse en ce sens, avec des objectifs de collecte – 70% en 2030 -, et de pièces de véhicules récupérées – passant de 8,5% à 16% -, qui doivent faire du VHU le véritable pourvoyeur de matière et de pièces détachées pour réparer les véhicules ou en produire de nouveaux.
Quelle est la composition d’un véhicule hors d’usage ?
Evidemment, les taux des différents matériaux composant un véhicule changent selon la marque et le modèle. Prenons l’exemple d’un véhicule particulier, de taille standard.
Il contient très majoritairement des métaux, environ 75% de la masse du véhicule : des métaux comme l’acier, très majoritairement, mais aussi de l’aluminium et du cuivre, entre autres.
Ensuite, environ 15% de la masse du véhicule est composée de polymères plastiques, comme le polypropylène ou le polyéthylène.
Viennent ensuite les élastomères – 4% de la masse -, les verres – 2% de la masse – et les matériaux naturels – moins de 1% de la masse-.
Lorsqu’un véhicule hors d’usage est pris en charge par un centre VHU, il va successivement être traité par un centre de déconstruction, puis un centre de broyage. Dans le centre de déconstruction, le véhicule va suivre un parcours très réglementé, de la mise en sécurité, en passant par la dépollution et le prélèvement des pièces détachées en mesure d’être réutilisées.
L’activité de dépollution du véhicule entraîne la production de déchets spécifiques, comme par exemple les pneus ou les huiles usagées, qui sont aujourd’hui traités via des filières spécifiques de recyclage.
Ensuite, les pièces détachées destinées au réemploi, et la matière potentiellement valorisable sont prélevées. La carcasse du véhicule est envoyée en centre de broyage où les métaux ferreux et non ferreux vont être séparés.
Si la réglementation européenne oblige à l’heure actuelle le recyclage d’au minimum 95% de la masse d’un véhicule hors d’usage, la France s’approche aujourd’hui des 98% de masse valorisée.
Techniquement parlant, atteindre 100% ne pose pas de problèmes techniques particuliers. Cependant, recycler 100% de la masse d’un véhicule diminuerait de beaucoup la rentabilité de cette activité. Car si le recyclage des véhicules hors d’usage est aujourd’hui une activité rentable, les coûts de recyclage liés à la masse aujourd’hui non recyclée sont très importants, et pour tout dire rédhibitoires.
Ensuite, les années qui viennent vont voir se développer la nécessité de recycler des véhicules électriques, qui vont remplacer peu à peu les voitures thermiques actuelles. Leur spécificité est la présence d’une batterie, volumineuse, et composée de matériaux complexes : cuivre, cobalt, lithium, nickel… qu’il va falloir recycler en grandes quantités, afin d’être en mesure de développer une mobilité électrique, pilier du transport de demain.
On sait déjà que pour certains métaux, il sera nécessaire de mélanger la matière recyclée avec de la matière pure, pour des questions de qualité et de performance.
A l’heure actuelle, la filière de recyclage des batteries électriques est encore balbutiante, et la quantité de batteries électriques à recycler est aujourd’hui très faible.
Cet article se trouve dans le dossier :
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