L’interface homme-machine ainsi que la robotique sont plus que jamais au coeur de l’usine du futur. Il s’agit d’ailleurs d’un des trente-quatre plans industriels lancés en 2013. Comme il est écrit, « la robotique est une des clés pour maintenir et relocaliser la production et l’emploi industriel en France. » Le gouvernement y croit dur et souhaite, grâce au plan, équiper 250 PME.
Voici quelques-uns de ces projets – pas nécessairement français -, en place, à l’état d’expérimentation où à venir.
Une usine expérimentale pour assembler l’E-Fan
Le premier vol officiel de l’E-Fan, un petit biplace tout électrique a eu lieu il y a à peine un mois à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. Il a semble-t-il enchanté le ministre de l’Économie, du Redressement productif et du Numérique, Arnaud Montebourg, qui l’a décrit comme une « révolution aéronautique ».
L’appareil se destine à un marché ciblé: celui des écoles de pilotage du monde entier. En tout, pas moins de 650 000 pilotes devraient être formés d’ici vingt ans. Cela nécessite donc un paquet d’avions-écoles, 21 000 selon Arnaud Montebourg.
La production de l’E-Fan doit débuter fin 2017 dans une usine expérimentale, basée à Mérignac. Au sein de sa surface de 1 500 mètres carrés, elle abritera des méthodes de production innovantes, dont la cobotique ou la coopération « entre un opérateur humain et un système robotique » est l’un des points importants avec la réalité augmentée. Ce sont à peu près 80 appareils qui devraient sortir de ses bancs de production tous les ans. La création de l’usine de construction de l’E-Fan pourrait engendrer quelque 350 emplois indirects locaux.
Les robots dirigés par des puces RFID
En mars 2013, le Centre de recherche allemand sur l’intelligence artificielle (DFKI) a présenté au salon Cebit de Hanovre une usine miniature intelligente qu’elle souhaite mettre en place d’ici 2020; symbole de la « quatrième révolution industrielle ».
L’usine produira des badges plastiques. À cela, rien d’extraordinaire. Ce qu’il y a d’intéressant en revanche, c’est que chacune de ces pièces est munie d’une puce RFID (radio-identification) permettant à l’objet en cours de fabrication de communiquer avec celui qui le fabrique: en l’occurrence des automates.
Concrètement, cela signifie que les puces RFID peuvent donner des instructions aux machines, comme par exemple la langue que le graveur doit inscrire sur le badge, sa couleur, sa forme… Ainsi la gestion se fait en temps réel et va dans le sens d’une plus grande flexibilité.
L’industrie automobile au rang des pionniers
Les robots industriels sont très répandus dans le secteur automobile. Il semble donc normal qu’ils suivent les progrès technologiques de ces derniers pour les intégrer dans leurs usines. Preuve en est avec le groupe Volkswagen. L’année dernière, le constructeur automobile a en effet équipé l’un de ses centres de production de moteurs d’un cobot nommé UR5. Ce dernier a pour but d’ôter les tâches pénibles et répétitives, où à faible valeur ajoutée qui incombent généralement aux ouvriers.
Le directeur du secteur Industrie de Siemens France, Vincent Jauneau, estime que le secteur automobile sera un pionnier en ce qui concerne la « quatrième révolution industrielle ». Il entrevoit un futur dans lequel la production sera réactive, rapide et paramétrable. Les robots, lorsqu’ils seront capables d’user à bon escient des données, permettront de réduire les factures énergétiques et augmenter la productivité.
Que devient l’homme ?
Les robots ont de l’avenir, c’est certain. Toutefois, l’usine sans hommes n’est pas pour demain, rassurons-nous. Les robots sont là pour effectuer les tâches répétitives les moins intéressantes, mais nécessitant de la précision. La nouvelle vague de robotisation soulignera au contraire les qualités de nos ingénieurs en leur apportant davantage « de tâches à valeur ajoutée », c’est en tout cas ce que pense l’ancien directeur industriel d’Air Liquide Emmanuel Julien. Quant à Frédéric Sanchez, coresponsable du plan « usines du futur », il dit lutter pour « une usine où l’homme sera placé au cœur, et pas pour des usines totalement automatisées, comme en Allemagne ou au Japon ».
Hommes et robots travaillant conjointement
La collaboration entre opérateur et robot se précise. De grands groupes industriels se penchent sur le sujet. Pour le moment des doutes concernant la sécurité des opérateurs subsistent. En effet, les hommes peuvent-ils travailler à proximité des robots sans danger ? Or, il s’agit d’assurer la sécurité des ouvriers. Pour ce faire, l’idée est de rendre les robots plus intelligents, en les dotant de capteurs, de caméras, de puces RFID afin de bien percevoir les mouvements des opérateurs et d’interpréter leurs intentions.
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L'usine du futur : vers l'avènement de la robotique collaborative
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