Aujourd'hui, même les grands généralistes du secteur tendent à "verticaliser" leurs offres pour proposer des systèmes d’information personnalisés ne s’appliquant qu’à un secteur d’activité. Mais attention, cette évolution n'est pas sans contraintes et elle pousse le secteur IT à évoluer.
Historiquement adressée de manière transversale, l’informatique s’oriente désormais massivement vers une approche plus fonctionnelle et métier. En effet, même les grands généralistes du secteur tendent à « verticaliser » leurs offres pour proposer des solutions toujours plus proches des préoccupations de leurs clients. La spécialisation sur des secteurs d’activités tend ainsi à devenir un facteur différenciateur important pour les professionnels de l’édition comme pour les SSII et intégrateurs. Mais, à ce stade, il convient de savoir déchiffrer et analyser les offres présentées en ne se laissant pas enchanter par le doux chant des sirènes du marketing. Ainsi, sous des solutions packagées alléchantes se cache parfois une boîte vide ou tout au moins une approche plus transversale que verticale… Il est donc fondamental de bien déchiffrer les annonces de lancement d’offres et de valider les expertises sectorielles des fournisseurs de technologies et de leurs partenaires. Mais, au-delà de la technique elle-même qui peut plus ou moins bien répondre aux attentes métiers des entreprises, la notion de paramétrage et d’intégration au sein du SI s’impose également comme une donnée stratégique synonyme de réussite du projet. Notons également que les intégrateurs doivent jouer un rôle de conseil important et parfaitement maîtriser les enjeux business de leurs clients. De plus, il est fondamental qu’ils tiennent compte des contraintes réglementaires et des spécificités d’organisation. Etre un bon développeur et un ingénieur chevronné est donc un élément incontournable mais insuffisant pour aligner le système d’information à une stratégie guidée par le métier. Dans ce contexte, les professionnels de l’édition comme de l’intégration déploient de nouvelles stratégies pour répondre à ces besoins. Un premier pan visible de ces nouvelles organisations est le recrutement d’un nouveau type de collaborateurs. En effet, les entreprises recherchent des profils associant à la fois connaissances techniques et expertise sectorielle. Ainsi, consultants et chefs de projets experts sur des secteurs d’activités sont aujourd’hui chassés par l’ensemble des entreprises qui se livrent une bataille financière et de séduction pour incorporer dans leurs équipes ces profils si rares et convoités. Mais devant la pénurie de candidats potentiels, on assiste de plus en plus à des recrutements de collaborateurs non informaticiens. Les éditeurs privilégient dès lors la connaissance « métier » qui sera intégrée aux « road maps » produit ou aux développements d’offres de service.Notons de plus qu’au niveau de la formation de nombreuses initiatives sont menées, aussi bien au niveau des études supérieures que de la formation professionnelle. Pour cette dernière, de nombreux cabinets spécialisés dans la formation de cadres sur des secteurs donnés ont d’ailleurs spécialement développé des cursus adaptés à des populations techniques. Cela doit leur permettre d’intégrer les données sectorielles indispensables à la mise en production de projets associant ingénierie et données métiers. Ces cabinets permettent de former un nouveau type de collaborateurs et de développer leur employabilité. Poussé par les entreprises désireuses de s’appuyer sur des SI intégrant leurs enjeux spécifiques, le paysage IT entre donc dans une révolution culturelle. Se positionner comme un expert métier impose des investissements importants pour les professionnels de l’industrie IT. En effet, au-delà des efforts initiaux qu’ils doivent consentir pour répondre aux attentes des DSI, il est également nécessaire de maintenir un niveau d’expertise métier dans un environnement changeant, notamment du fait des nouvelles réglementations. Cette donnée doit être intégrée par l’ensemble des intervenants qui sont contraints à la fois de mener une veille constante des changements opérés et maintenir à jour leur niveau de connaissance.Par Julien Victor, Directeur Associé du groupe Effisoft
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE