La méthode utilisée pour ce palmarès, mis en ligne mercredi, additionne le nombre de jours de l’année 2011 où les seuils réglementaires ont été dépassés pour trois polluants distincts: les particules PM 10, le dioxyde d’azote, ainsi que l’ozone, explique Respire sur son site internet.
L’étude fait globalement apparaître que les grandes villes du sud et de l’est de l’Europe ont un air moins pur (Milan est 96e et Varsovie 88e) alors que l’on respire mieux dans les villes du nord (Édimbourg est 2e, Manchester 5e, Rotterdam 21e).
La ville roumaine de Cluj-Napoca se classe première.
Pour établir son palmarès, Respire a utilisé la base de données Airbase qui regroupe les données de surveillance de la qualité de l’air provenant des réseaux des stations européennes.
« Il faut toutefois nuancer ce classement qui ne reflète pas toujours la réalité sur le terrain selon le nombre de stations dont les villes sont équipées ou encore leurs conditions géographiques et météorologiques », explique Sébastien Vray, président de Respire.
Ainsi la ville roumaine de Cluj-Napoca, si l’on se fie aux dépassements, est en tête du classement alors que ses « voisines » Bucarest et Timisoara pointent aux 60e et 66e places.
« Mais Cluj-Napoca ne possède que deux capteurs pour 320.000 habitants alors qu’il en faudrait trois ou quatre fois plus », relève Sébastien Vray.
« On peut distinguer trois blocs », commente l’expert Franck Laval, président de l’association Écologie sans frontières interrogé par l’AFP: « les pays de l’Est où la pollution est liée aux vieilles industries notamment charbonnières, le sud, dont la France, où elle est surtout d’origine automobile et les pays du Nord, mieux classés, où l’on roule moins au diesel et où les transports en communs sont très développés ».
La part « diesel » de l’ensemble du parc automobile français est d’environ 61%.
La France est actuellement dans le collimateur de la justice européenne pour non respect des valeurs limites de particules dans une quinzaine d’agglomérations.
Si elle était condamnée, la France encourrait une amende d’un montant de l’ordre de plusieurs dizaines de millions d’euros par an, jusqu’à ce que les normes de qualité de l’air soient respectées. Un autre contentieux semble très probable pour les dioxydes d’azote.
La pollution atmosphérique a été classée cancérigène certain fin 2013 par l’Organisation mondiale de la Santé.
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