L’ADN et le quartz ne sont pas les seuls matériaux à même de nous permettre de stocker nos données sur le long terme. Les puces photoniques et les bonnes vieilles bandes magnétiques aussi.
Des puces photoniques
Grâce à la lumière, plus précisément aux photons, des chercheurs d’Oxford ont réussi à augmenter la capacité et la durée de stockage d’une puce. Leur puce photonique, toujours en cours de conception, est faite d’un matériau présent dans les DVD réinscriptibles – le GST (germanium-antimony-tellurium), une fine couche d’alliage de germanium, d’antimoine et de tellure.
Concrètement, elle utilise des photons pour stocker des données de manière permanente : les photons permettent de déplacer les données à une vitesse très rapide, car en voyageant à la vitesse de la lumière, ces derniers ne “s’entrechoquent” pas comme les électrons… permettant un transfert quasi-instantané, et rendant la puce quasiment immortelle.
Les bandes magnétiques
Mais un support de stockage bien plus ancien reste plus que jamais d’actualité pour stocker nos données pendant très longtemps : les bandes magnétiques, qui étaient déjà utilisées par les premiers ordinateurs, dans les années 1950. Conservées correctement, elles peuvent durer jusqu’à 60 ans – contre 5 à 10 ans, en moyenne, pour nos DVD et disques durs externes.
Au CERN, les chercheurs archivent ainsi, sur le long terme, leurs données dans des cartouches contenant des bandes magnétiques, que des unités robotisées récupèrent lorsque les scientifiques ont besoin d’une information précise. Plus de 50.000 bandes magnétiques, gérées par des robots, servent ainsi de support d’archivage aux données (480 millions de fichiers) du LHC, le “Grand collisionneur de hadrons” du CERN.
Selon Fréderic Hemmer, chef du département des technologies de l’information du CERN, pas question de changer de support de stockage : “la fiabilité des bandes magnétiques est 1000 fois meilleure que les disques, et les données peuvent toujours être récupérées, même quand les bandes sont endommagées”.
La densité de stockage des bandes magnétiques reste particulièrement intéressante : ainsi, les bandes dernière génération peuvent contenir en moyenne jusqu’à 50 teraoctets. Le record revient à Sony, qui a conçu une “super cassette” d’une capacité de stockage de 185 teraoctets, grâce au dépôt de particules magnétiques par pulvérisation sur des films polymères.
A l’échelle nanométrique, la technologie de Sony permet ainsi de poser des couches de cristaux magnétiques sur la bande, des nanograins, pour assembler un nombre colossal de particules dans un espace très restreint.
Fabien Soyez
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