Mercredi matin, Google a levé un peu plus le voile sur l’un de ses projets les plus attendus pour l’année 2012. Sobrement baptisé « Project Glass », le projet de lunettes du géant américain alimentait les rumeurs de la presse spécialisée depuis le début de l’année 2012, et impressionne à plus d’un titre.
Le prototype de lunettes présenté dans la vidéo de démonstration offre à l’utilisateur tout un éventail d’applications lors d’une simple promenade en ville. Ces applications lui fournissent par exemple des indications de direction et d’orientation tenant compte de la position en temps réel de l’utilisateur, des informations sur l’état du trafic ou sur l’état du service dans les transports en commun (proposant alors une alternative), gèrent son emploi du temps ou lui permettent encore d’interagir avec ses contacts, en allant jusqu’à indiquer où ils se trouvent (pour peu qu’ils utilisent un smartphone avec système de géolocalisation, ou Google Latitude)…
Application de la réalité augmentée
Lorsque l’utilisateur revêt ces lunettes, une barre d’icônes flottantes apparaît sur le petit écran situé juste au-dessus de l’œil droit pour ne pas entraver la vision. Une fois les lunettes connectées à un smartphone (probablement via Bluetooth), le système d’exploitation, de type Android, est contrôlé vocalement, à l’aide d’un microphone et, plus surprenant, par la vue. En dirigeant ses yeux vers le haut, l’utilisateur joue avec les icônes pour connaître la météo, envoyer un message à ses amis ou faire à peu près ce que propose déjà la plupart des smartphones.
Plus fort encore, le prototype permet d’interagir avec le monde extérieur, en « augmentant » ainsi la réalité perçue par l’utilisateur. Ce que l’on appelle « réalité augmentée » consiste en la superposition de la perception que l’on a de la réalité avec n’importe quel modèle virtuel en lien avec la réalité perçue, en temps réel. Ici l’incrustation d’objets virtuels dans l’environnement se fait à travers le fameux petit écran blanc, aidé en cela par les caméras miniatures situées sur le côté des lunettes, qui permettent en parallèle de reconnaître et d’analyser des éléments de l’environnement extérieur (ici, une affiche de concert) et d’y adjoindre des informations récupérées sur internet, voire de réserver pour ledit concert.
Google X, le laboratoire top-secret de Google
Alimentant les rumeurs les plus folles, c’est le laboratoire de recherche top-secret du géant américain, Google X, qui est à l’origine de « Glass Project ». Le laboratoire, dans lequel les deux fondateurs de Google, Sergey Brin et Larry Page, seraient très impliqués, pourrait se nicher quelque part aux alentours de San Francisco.
D’après des sources anonymes citées par le New-York Times en novembre 2011, les scientifiques de ce laboratoire travailleraient sur une centaine de projets très divers, axés sur la robotique. Les chercheurs du laboratoire travailleraient également sur des projets d’ampoules, de cafetières ainsi que divers autres appareils pouvant être allumés ou éteints à distance à l’aide d’un téléphone fonctionnant sous le système d’exploitation Android.
« Golden-I », de Kopin Corp
Ce projet présente un certain nombre de ressemblances avec Golden-I, de la société Kopin Corp, élaboré en collaboration avec Verizon et Motorola Solutions et présenté au dernier Consumer Electronics Show de Las Vegas, le plus important salon consacré à l’innovation technologique en électronique grand public. Golden-I se présente sous la forme d’un casque fonctionnant sous Windows CE, doté d’un petit écran de 0,44 pouces placé au niveau de l’œil droit, d’un accéléromètre et d’un micro à réducteur de bruit ambiant pour les commandes. Ce prototype est toutefois plus massif et moins élégant que le dispositif imaginé par Google.
Google a annoncé que les lunettes ne pourront en aucun cas être disponibles à la vente avant la fin de l’année. Toutefois, il est possible de suivre l’évolution du projet à travers une page Google + dédiée, que vous trouverez ici.
Par Moonzur Rahman