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Décryptage

Process alimentaire : l’innovation ne connait pas la crise

Posté le par La rédaction dans Chimie et Biotech

Selon une enquête menée par IPA 2010, le salon International du Process Alimentaire, la crise n’est pas un frein à l’innovation. Au contraire. Non seulement les investissements en R et D et innovation sont en hausse en 2009 par rapport à 2008, mais ils devraient aussi progresser au cours des deux prochaines années. Explications.

IPA 2010, le salon International du Process Alimentaire, vient de publier les résultats de sa seconde Enquête Minute 2010, sur la capitalisation des savoirs, la R et D et l’Innovation. Réalisée en mai 2010, cette enquête a permis de collecter les témoignages de 144 professionnels nationaux et internationaux issus de tous les secteurs représentatifs des IAA (produits laitiers et fromages, liquides et boissons, produits carnés/poissons boulangerie/pâtisserie/confiserie).En matière d’innovation, les services ont la cote : sur les deux dernières années, 78,5 % des répondants affirment avoir lancé un ou plusieurs nouveaux produits, services ou procédés (ils étaient 71 % en 2008). Les résultats de l’enquête montrent que le nombre des innovations incrémentales (modification, transposition ou amélioration de produits/procédés déjà existants) dépasse toujours celui des innovations de rupture (36 %).Au nombre de ces innovations, les innovations produits sont encore les plus citées (84 % vs. 88 % en 2008). Les innovations de procédés sont en baisse (27 % vs. 33 % en 2008). Ces innovations concernent principalement l’automatisation, qui enregistre une hausse sensible (55 % vs. 28 % en 2008), le traitement thermique (35 % vs. 28 % en 2008) et l’économie d’énergie qui reste stable (22 %).Le client au centre des préoccupations : comme en 2008, les objectifs majeurs de l’innovation restent l’augmentation des ventes/du chiffre d’affaires (65 % vs. 62,5 % en 2008) et le développement d’un avantage concurrentiel (53 % vs. 52,5 % en 2008). En revanche, 2010 fait apparaître une nette progression de l’intérêt des industriels pour « le service client » : améliorer la qualité des produits (37,5 % vs. 23 % en 2008), satisfaire la demande (31 % vs. 19 %), accroître la notoriété (14,5 % vs. 10,5 %).En ces périodes tourmentées, les préoccupations économiques dominent : le gain de productivité est un objectif en hausse (21 % vs. 13,5 % en 2008).Toutes les ressources en interne sont mises à contribution : si le service R et D interne demeure logiquement le premier acteur de l’innovation des entreprises, celles-ci sont de plus en plus nombreuses à mettre à profit les savoir-faire et les expériences de leurs équipes internes non spécifiquement dédiées à la R&D (production, commercial…) : 51 % vs. 38 % en 2008. Les entreprises font également plus largement appel aux centres d’innovation, aux centres de compétitivité et aux /centres techniques externes (14 % vs. 8,5 % en 2008) et aux laboratoires (13 % vs. 9,5 % en 2008).Le budget, premier frein à l’innovation : en 2010, seulement 2 % des entreprises affirment que l’innovation ne s’inscrit pas dans leur stratégie actuelle. Un chiffre en nette régression, si on le compare aux 11 % de 2008.Les trois freins à l’innovation sont les mêmes qu’en 2008. Toutefois, si les problématiques de temps et les moyens humains enregistrent une baisse (respectivement 27 % vs. 33,5 % en 2008 et 26 % vs. 32,5 % en 2008), la problématique budgétaire connaît une hausse significative (47 % vs. 35,5 % en 2008). Juste après arrivent les difficultés techniques et technologiques (24 %) et l’accès aux financements extérieurs (19 %).Des investissements en hausse : la part du chiffre d’affaires consacré à la R et D est en nette progression. Un pari osé en temps d’instabilité économique qui témoigne de l’intérêt croissant porté par les entreprises à la R&D et à l’innovation. 28 % des entreprises y consacrent de 1 à 3 % de leur chiffre d’affaires (vs. 18,5 % en 2008) ; 16 % plus de 3 % de leur chiffre d’affaires (vs. 13,5 % en 2008) ; 24 % moins de 1 % de leur chiffre d’affaires (vs. 28,5 % en 2008). Donnée stable par rapport à 2008, 63 % des sociétés n’ont pas bénéficié d’aides publiques pour financer la recherche. Celles qui y ont eu droit ont surtout utilisé le crédit impôt recherche (10,7 %) et les aides régionales (8 %).Cette tendance à la hausse des investissements devrait perdurer puisque 68 % des entreprises pensent que la part investie en R&D augmentera (38 %) ou restera stable (30 %) dans les deux années à venir. Dans le même temps, 77 % des répondants envisagent de lancer des innovations sur le marché.Les secteurs les plus innovants restent les mêmes: aux quatre premières places des secteurs les plus innovants de l’industrie agroalimentaire, on retrouve les mêmes qu’en 2008… dans  un ordre différent. En 2010, les répondants plébiscitent les produits laitiers et fromagers (44 % vs. 30 % en 2008), les liquides et boissons (38 % vs. 23 % en 2008), les plats cuisinés (33 % vs. 50,5 % en 2008) et les produits diététiques/infantiles (30 % vs. 46,5 % en 2008).Par Marc Chabreuil

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