La rubrique Géomatique a été sélectionnée parmi les finalistes du 31e prix Roberval organisé chaque année par l’UTC. Michel Kasser, conseiller éditorial de la collection, revient sur les enjeux technologiques du secteur et les perspectives de développement. La remise des prix aura lieu le 11 janvier à l’Académie Royale de Belgique à Bruxelles.
Que recouvre le domaine de la géomatique ?
A l’origine, il s’agit de la fusion entre les termes géographie et informatique, autrement dit tout ce que l’informatique a pu apporter dans l’utilisation des données géolocalisées, c’est-à-dire disposant de coordonnées géographiques. En fait, ce terme recouvre actuellement toutes les techniques de mesures topographiques (topométrie de terrain, photogrammétrie et lasergrammétrie, géodésie spatiale), et celles de leur gestion (avec tout le domaine des systèmes d’information géographique, les SIG, et l’informatique très spécialisée qui s’y rattache) et de leur représentation (cartographie sur écrans et parfois encore sur papier, un volet artistique qui rend aisée la compréhension visuelle des extractions de données).
Quelles sont les principales applications ?
Le domaine historique, dont l’importance est toujours aussi grande, c’est le métier du géomètre ainsi que celui du fournisseur de données géographiques de référence (l’IGN en France), ainsi désigné car le terme de cartographe ne décrit plus bien ce secteur. De nouveaux domaines se sont ajoutés : de nombreuses applications grand public, comme le guidage GNSS (extension du GPS) pour les véhicules, les géoportails permettant aux administrations et aux élus de communiquer avec les citoyens, le géomarketing, qui permet d’optimiser les implantation commerciales, ou encore les fonctions nouvelles sur smartphones, basées sur les calculs à partir des images, permettant par exemple de mesurer facilement un appartement.
Quels sont les grands enjeux à venir de la géomatique ?
Continuer à s’ouvrir vers le grand public, car toute nouvelle application de ce type rencontre un nombre d’usagers sans commune mesure avec les utilisateurs techniques traditionnels, et cela redimensionne complètement les possibilités offertes. Actuellement, tous les développements sont portés par une utilisation de plus en plus intensive de l’informatique, dont la quasi-absence de limites de capacités mémoire rend possibles des traitements extrêmement complexes.
La géomatique est-il un secteur porteur pour les ingénieurs ?
Extrêmement porteur ! Ce secteur manque durablement d’ingénieurs malgré l’accroissement régulier des effectifs formés dans ce domaine. Tous ces développements informatiques évoqués ne sont, en fait, limités que par le trop faible nombre d’ingénieurs disponibles… Les deux principales spécialisations qui actuellement font le plus défaut sont celle de géomètre dans le secteur privé, géomètre-expert et ingénieur spécialiste de la mesure, et le spécialiste en SIG capable de programmer des développements sur mesure, avec des connaissances à la fois en géomatique générale et en programmation informatique.
>> Découvrez la rubrique « Géomatique »
>> Découvrez un article de la rubrique Géomatique en remplissant ce formulaire !
Ingénieur géographe dès 1977 puis professeur des universités depuis 1991, Michel Kasser a dirigé l’ESGT de 91 à 99, puis l’ENSG de 2003 à 2011. Il s’est spécialisé dans les aspects physiques et techniques de la géomatique, en particulier la géodésie et la photogrammétrie.
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE