La primaire de la droite et du centre montre les approximations et contre-vérités distillées par les candidats sur l'environnement et le nucléaire. Extraits
Si les Etats-Unis dénoncent l’accord de Paris, Nicolas Sarkozy propose une taxe carbone de 1 à 3 % à l’entrée de l’Europe pour les produits provenant des Etats-Unis.
Plus globalement,Jean-François Copé est pour une taxe carbone à la frontière de l’Europe. Une proposition épluchée par le think-thank la Fabrique Ecologique qui note que cette proposition est recevable, mais devra être décidée par le Conseil des ministres à la majorité qualifiée puisqu’elle relève de négociations commerciales internationales.
Nathalie Kosciusko-Morizet estime que pour imposer une telle politique, « il faut être crédible, c’est-à-dire avoir une politique nationale interne de qualité » et « ne pas professer des opinions climato-sceptiques ». La candidate tacle alors Sarkozy sur ses déclarations récentes où il remettait en cause la part de l’Homme dans le réchauffement climatique.
Contre-vérités sur le nucléaire
Nicolas Sarkozy et François Fillon distillent des contre-vérités et imprécisions sur le nucléaire. Pour Sarkozy, la filière nucléaire est une filière « propre », « qui fait notre honneur » et qui permet à la France d’être « le pays d’Europe qui émet le moins de gaz à effet de serre». Une filière qui a fait consensus sous la Ve République, à l’exception de François Hollande. «Honte» à lui, attaque l’ancien Président. Malheureusement, selon l’Insee, chaque français émettait 7,35 tonnes de CO2 en 2013, contre 5,9 tonnes pour un suédois et 6,02 tonnes pour un Roumain. Nous ne sommes pas les meilleurs, bien qu’il y ait pire : par exemple, les allemands émettent 11,43 tonnes de CO2 par habitant. Par ailleurs, pour lui, « les Allemands viennent de rouvrir toutes leurs centrales à charbon, qui envoient leurs particules jusqu’à Paris qui nous inondent » suite à la sortie du nucléaire programmée pour 2022. Une contre-vérité évidente analysée dans l’article 4 idées reçues sur la transition énergétique allemande.
François Fillon ne compte pas plus respecter les objectifs de la loi de transition énergétique pour la croissance verte que Nicolas Sarkozy sur le nucléaire. La loi prévoit de diminuer la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75% à 50% en 2025. S’il est élu, la part du nucléaire à la fin de son mandat sera de «75% ». Car « le nucléaire est un avantage compétitif pour l’économie française ». Une approximation encore hasardeuse. « Certaines installations d’énergies renouvelables ont aujourd’hui des coûts inférieurs à ceux des nouveaux réacteurs nucléaires et comparables à ceux des réacteurs existants », recense une autre note de la Fabrique écologique. « On ne ferme pas Fesseinheim, on ne ferme aucune centrale tant que l’Autorité de Sûreté nucléaire ne demande pas la fermeture de ces centrales, il n’y a aucune raison de le faire », affirme François Fillon. Tout au plus, sa priorité sera de fermer toutes les centrales à énergies fossiles et de les remplacer par des énergies renouvelables.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
de toute façon avec les voitures électriques on est condamné à consommer plus d’électricité, c’est pour cela qu’il est ridicule de limiter le nucléaire sauf à amplifier la consommation des énergies fossiles émissives de CO2
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