Un sondage OpinionWay pour Qualit’ENR montre que les Français aimeraient que les énergies renouvelables prennent une place plus importante dans la campagne présidentielle. Lors du colloque annuel du Syndicat des Energies renouvelables, les candidats ont exprimé leurs opinions.
Selon le 7e baromètre de Qualit’ENR publié le 1er février, 77% des Français estiment que les énergies renouvelables ne sont pas suffisamment abordées dans la campagne présidentielle. Les jeunes sont particulièrement concernés (81% des 18-24 ans), tout comme les ruraux (84%). Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 1001 personnes, représentatif de la population française par questionnaire en ligne entre le 5 et le 9 janvier 2017.
Questionnés sur le candidat en qui ils ont le plus confiance pour développer les énergies renouvelables en France, les sondés répondent Emmanuel Macron (En Marche) à 29%, Jean-Luc Mélenchon (France Insoumise) à 26%, François Fillon (Les Républicains) à 24%, Benoît Hamon (PS) à 21%, Marine Lepen à 18% et Yannick Jadot (Europe Ecologie – les Verts) à 17%. Plus globalement, ils sont 71% à estimer que le prochain président devra amplifier le rythme de développement des énergies renouvelables. 25% sont moins ambitieux et pensent qu’il faudra stabiliser ce rythme. Seulement 3% des Français sont pour un ralentissement de leur développement.
Les énergies renouvelables bénéficient toujours d’une bonne image chez les Français. Ils sont 93 % à penser que les énergies renouvelables sont respectueuses de l’environnement, 89 % qu’elles favorisent l’indépendance énergique et 79 % qu’elles permettent de faire des économies.
Quelles filières d’énergie renouvelable développer ?
98% des Français encouragent le développement d’au moins un type d’énergie renouvelable. En tête : le solaire thermique, avec 92% d’avis favorable. Suivent l’éolien (85%), la pompe à chaleur (83%), les panneaux photovoltaïques (82%) et le bois énergie (69%). Les énergies fossiles résistent dans l’opinion publique. Notamment, le gaz naturel gagne 4 points par rapport à 2016 et monte à 69% d’avis favorable. Le nucléaire continue de partager les Français ; il stagne à 40% d’opinions favorables. Le fioul (22%) et le charbon (17%) résistent et gagnent respectivement 2 points et 1 point. Le gaz de schiste continue son recul et finit à 20% (- 4 points).
Quelles positions pour les différents candidats ?
Le nouveau Livre Blanc du syndicat des énergies renouvelables (SER), publié à 3 mois de l’élection Présidentielle, est l’occasion d’interroger les candidats sur leur politique de déploiement des énergies renouvelables. Le SER demande notamment de respecter les trajectoires fixées par la loi de transition énergétique pour la croissance verte et la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE), de garder une bonne visibilité sur les appels d’offres et le fonds chaleur. Il plaide par ailleurs résolument pour fixer un vrai prix au CO2, réduire encore les délais d’instruction et des recours et appelle les candidats à soutenir l’offre industrielle française et européenne pour construire des champions industriels, notamment dans le solaire.
A l’occasion du 18e colloque du SER le 31 janvier 2017, des conseillers et porte-paroles des principaux candidats à l’élection présidentielle se sont prononcés sur ces propositions. Globalement, France Insoumise et EELV défendent une France 100% renouvelable et sans nucléaire à l’horizon 2050. Les Républicains et Le Front national veulent garder un nucléaire fort et garder le développement des énergies renouvelables pour remplacer les énergies fossiles. Pour ces deux partis, la part du nucléaire dans la production d’électricité restera proche de 75%. Pour le mouvement« En marche » d’Emmanuel Macron, le cadre est désormais bien posé par la loi et il faut arrêter les « stop and go législatifs ». Il faut respecter les objectifs actuels, à savoir, abaisser la part du nucléaire de 75% à 50% dans la production d’électricité à l’horizon 2025. Les énergies renouvelables devront atteindre une part de 32 % dans la consommation énergétique finale en 2030 (40% pour l’électricité). Aucun représentant de Benoît Hamon pour le PS n’a fait le déplacement. Néanmoins, son programme propose 50% d’énergies renouvelables dès 2025 et la fermeture des centrales nucléaires en fin de vie. Il devrait donc également respecter les objectifs de la loi de transition énergétique.
Par Matthieu Combe, journaliste cientifique
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