Alors que le deuxième tour des élections présidentielles approche à grands pas, qui de Sarkozy ou Hollande est le meilleur candidat pour redynamiser l’industrie en France ? Retour sur les propositions des finalistes.
Selon François Hollande :
La création d’une banque publique d’investissement est nécessaire pour développer les PME et soutenir les filières d’avenir. Il faut participer à la conversion écologique de l’industrie. Pour financer les PME, il souhaite créer un livret d’épargne industrie.
La production et l’emploi en France doivent être favorisés par la fiscalité et les aides publiques en fonction des investissements réalisés. Un contrat avec les entreprises visant à la relocalisation des usines en France doit être créé. Et pour les entreprises qui se délocalisent, le remboursement des aides publiques reçues est prévu.
Le taux d’imposition sur les sociétés sera différent selon leur taille : 35 % pour les grandes, 30 % pour les petites et moyennes, 15 % pour les très petites.
Selon Nicolas Sarkozy :
La création d’une banque de l’industrie, avec une dotation d’un milliard d’euros de fonds propres, est prévue pour prêter aux PME.
Il prévoit aussi l’instauration d’une TVA anti-délocalisation, ainsi que de nouveaux accords de compétitivité emploi par entreprises (temps de travail, salaire…). Il faut, selon lui, accorder le label « Origine France Garantie » quand 50 % de la valeur ajoutée d’un produit est réalisée en France.
La CSG sur les revenus financiers sera relevée de deux points. Tout cela doit compenser une baisse de 13 milliards d’euros des charges patronales. « C’est une arme contre les délocalisations. Depuis 10 ans, nous avons perdu 500 000 emplois industriels à cause des délocalisations », a réaffirmé Nicolas Sarkozy.
[Pour rappel, les propositions des autres candidats]
Selon Marine Le Pen :
Pour endiguer la désindustrialisation de l’économie française, Marine Le Pen entend défiscaliser les PME/PMI, taxer les entreprises qui délocalisent à hauteur de 33 % et décomplexifier l’administration.
La création d’une loi « Achetons français » doit inciter les administrations publiques, les cantines et les restaurants d’entreprises, à consommer des produits français.
Selon François Bayrou :
Le « produire en France » s’adresse à la fois aux entreprises et aux consommateurs et concerne les produits industriels comme les services et l’agroalimentaire. Il s’agit de créer un « label France » gradué.
« Je créerai un commissariat national », indique le candidat centriste.
Concernant le réseau grandes entreprises-PME, François Bayrou est pour le partage des savoir-faire, l’amélioration de la sous-traitance et l’essaimage ˗˗ favorables à l’innovation et à l’exportation.
Pour mieux associer les laboratoires et les entreprises, un crédit impôt innovation viendra compléter le crédit impôt recherche « qui profite encore trop peu aux PME ».
Selon Jean-Luc Mélenchon :
La réindustrialisation doit porter sur des secteurs stratégiques comme la métallurgie/sidérurgie, la chimie des matériaux, l’électronique, l’électroménager. Il faut organiser la relocalisation à l’aide de taxes kilométriques et de visas écologiques et sociaux sur les importations – et interdire les licenciements économiques. Il prévoit la création d’un établissement public de l’industrie à l’échelle territoriale.
Selon Nicolas Dupont-Aignan :
La sortie de l’euro et l’instauration d’un protectionnisme « intelligent » sont indispensables à la réindustrialisation. Il faut stimuler l’innovation. Pour ce faire, il prévoit la création d’un Commissariat au Plan chargé de définir les filières à développer en priorité puis de les porter par de nouveaux pôles de compétitivité, mêlant public et privé. Les filières seront soutenues par la Caisse des Dépôts. Soit, une politique industrielle et d’innovation volontariste mais à la condition qu’elle soit écologique.
Selon Nathalie Arthaud :
Le protectionnisme n’est pas intéressant pour la France. Il signifie taxes, augmentations des prix et renchérissement de la vie pour les travailleurs. L’urgence est de combattre les licenciements qui se multiplient. « Les banquiers et les grands groupes du CAC40 doivent être expulsés afin de mettre en main des travailleurs, les leviers pour organiser la production. »
Selon Eva Joly :
Le renforcement des industries passe par la transition écologique de l’économie. Les secteurs du bâtiment, des transports collectifs, des énergies renouvelables ou encore des éco-matériaux ont besoin d’une main-d’œuvre nombreuse. Des aides d’État seront accordées aux projets bénéfiques pour l’environnement. C’est par ce biais que la création d’emploi sur le territoire doit se faire. Le renforcement du développement industriel régional est prévu.
Selon Philippe Poutou :
L’opposition aux délocalisations responsables des licenciements et l’interdiction des licenciements ainsi que la réduction du temps de travail, agiront dans le sens d’une relance industrielle.
Selon Jacques Cheminade :
La politique industrielle rime avec recherche scientifique. La part du PIB accordée à la science augmenterait de 0,9 % et serait orientée vers la maîtrise de la physique nucléaire et l’exploration de l’espace. Les retombées de ces deux domaines seraient importantes pour l’industrie de pointe.
Par Sébastien Tribot
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