« Nous pensons qu’il faut une logique d’état d’urgence numérique pour les 5 prochaines années […], en 2022 il sera trop tard », affirme Godefroy de Bentzamnn, président du Syntec Numérique (syndicat professionnel des entreprises de services du numérique, des éditeurs de logiciels et des sociétés de conseil en technologies).
Pour le Syntec, il est essentiel que la France ambitionne de devenir une grande nation du numérique pour ne pas rater les transformations du monde au XXIe siècle. Ainsi, le syndicat propose la nomination d’un haut commissaire à la transformation numérique, sous l’autorité du Premier ministre pour assurer une coordination tant nationale qu’européenne à tous les niveaux de la société: entreprise, Etat, citoyens. Car pour le Syntec, l’Europe est un échelon essentiel du développement du numérique et doit réussir la mise en place d’un marché unique numérique, avec la France comme locomotive.
Former et transformer
Pour parvenir à cette ambitieuse aspiration, le Syntec propose trois grands axes de travail :
- un volet concernant un contrat de travail spécifique à la branche pour les salariés et un statut propre pour le travailleur indépendant numérique, basés sur une grande flexibilité, le retour à la notion de “mission” et en parallèle une sécurisation des parcours professionnels qui s’appuie beaucoup sur la formation.
- La formation est pour le syndicat un pan essentiel et central de la transformation numérique de la France. Proposant un Grenelle de la formation, et la création d’un institut des Hautes Etudes de la Transformation numérique pour former les dirigeants économiques et politiques, le syndicat pense aussi qu’il faut faire monter en compétence l’ensemble des Français.
- Parmi les secteurs dont le retard numérique lui semble particulièrement crucial, le Syntec souhaiterait que le futur Président mette l’accent sur la santé en proposant une loi de programmation sur 5 ans.
En parallèle, le Syntec Numérique avait publié début janvier, trois cahiers thématiques relatifs à l’industrie du futur, la santé et l’éducation/formation.
Des candidats plus ou moins investis
Le collectif France Numérique 2017 (créé pour faire entendre les acteurs du numérique pendant cette présidentielle – voir cet article – organisait plusieurs tables rondes le 9 mars en présence des représentants de trois des candidats. Très clairement, les propositions les plus abouties et la vision la plus globale est celle d’Emmanuel Macron dont le numérique irrigue l’ensemble du programme. Du côté de Benoît Hamon, la vision est encore parcellaire et très ancrée sur le numérique comme outil de démocratie et comme outil de transformation sociale auquel il faudra faire face et pour François Fillon, il s’agit essentiellement d’une préoccupation liée au financement de l’innovation et des start-up du secteur. Les trois candidats cependant sont à peu près d’accord sur la souveraineté qu’il faut réussir à protéger, sur la nécessité de couvrir l’ensemble du territoire en très haut débit et sur le fait que l’échelon européen est incontournable. Reste que les programmes peuvent encore évoluer, les équipes de François Fillon et Benoît Hamon sur le sujet venant juste d’être constituées.
Sophie Hoguin
Cet article se trouve dans le dossier :
Présidentielles 2017 et transition énergétique : comparez les programmes !
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