Le Conseil Général des Vosges vient de prendre livraison d’un bâtiment administratif passif qui répond aux normes les plus draconiennes en termes de dépenses énergétiques avec une consommation totale de moins de 65 Kwh/m²/an. Il servira de laboratoire pour la mise en place de futures normes énergétiques.
Le secteur du bâtiment est responsable de 42 % des consommations d’énergie et de 20 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Le Conseil Général des Vosges, ayant à gérer un parc immobilier de près de 500.000 m², a décidé de s’investir afin de réduire sa facture énergétique et de participer à la préservation de l’environnement. Ainsi il vient de prendre livraison d’un bâtiment passif, le premier du genre pour une administration en France.Pouvant accueillir 60 personnes sur une superficie de 1.659 m², le bâtiment situé à Epinal consommera seulement 15 kWh/m²/an en chauffage, soit 1,5 l de mazout. Ainsi la consommation a été divisée par 10 par rapport aux bâtiments existants dont la consommation moyenne avoisine les 200 kWh/m²/an. Sa consommation énergétique totale sera inférieure à 65 kWh/m²/an. Tout a été pensé pour réduire au maximum la consommation en énergie du bâtiment. Ce dernier est sur-isolé par rapport aux bâtiments traditionnels : les murs comprennent 30 cm d’isolant contre une dizaine pour un bâtiment respectant la réglementation en vigueur. Le sol du bâtiment est lui aussi isolé par 20 cm de polystyrène. Les vitrages ont une résistance thermique deux fois supérieure à celle d’un double vitrage classique. A cela s’ajoute un puits canadien relié à une centrale de traitement de l’air double flux (VMC) ce qui permet un renouvellement d’air optimal, été comme hiver. Aucune climatisation (grande consommatrice d’énergie) n’a été installée dans ce bâtiment. Les besoins en fraîcheur se font en utilisant l’eau de la nappe phréatique. Cette eau est prélevée à quelques mètres de profondeur, puis passe dans un ballon échangeur de chaleur et est ensuite réinjectée dans la nappe.Lauréat du projet PREBAT (Programme de Recherche et d’Expérimentation sur l’Energie dans les Bâtiments), ce bâtiment permettra à l’Ademe, grâce à des compteurs installés dans le bâtiment, de vérifier l’exactitude des calculs et de les confronter à la réalité. Car souvent des chiffres sont avancés dans les communiqués et autres présentations de projet sans pouvoir en vérifier la véracité. Ce sont les scientifiques du CETE Est (Centre d’Etudes Techniques de l’Equipement, un service extérieur du Ministère de l’écologie), qui ont en charge de récolter les données et pourront ainsi valider les techniques utilisées pour la construction de ce bâtiment et établir les nouvelles normes énergétiques du futur.Par Marc Chabreuil
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