Une nouvelle étude confirme que la technologie et les compétences existent déjà pour réaliser des bâtiments neutres en carbone ou à consommation quasi nulle dans presque toutes les régions du monde. Et ce, à des coûts similaires aux projets traditionnels.
L’innovation dans le secteur du bâtiment jouera un rôle capital contre la crise climatique. Une nouvelle étude parue dans la revue Annual Review of Environment and Resources invite au plus vite les décideurs politiques à prendre des mesures ambitieuses pour standardiser le recours aux technologies et compétences au service de la neutralité carbone. « Si nous voulons que le secteur mondial du bâtiment soit neutre en carbone d’ici 2050, ces technologies doivent devenir la norme, prévient Diana Urge-Vorsatz, co-autrice de l’étude et directrice du Centre pour le changement climatique et la politique énergétique durable de l’Université d’Europe centrale. Chaque bâtiment que nous construisons ou rénovons sans tirer pleinement parti de notre technologie et de notre savoir-faire « net zéro » nous enferme dans la trajectoire vers un climat plus chaud. »
Un secteur capital pour réduire les émissions de GES
Le secteur du bâtiment représente 36 % de la demande en énergie finale mondiale. Et il émet 39 % des gaz à effet de serre liés à l’énergie dans le monde. Le rapport estime que le carbone incorporé dans les matériaux de construction pourrait consommer jusqu’à la moitié du budget carbone restant à 1,5°C. Parvenir à la neutralité carbone dans le secteur du bâtiment est donc essentiel pour atteindre les objectifs climatiques en minimisant les besoins intrinsèques en énergie et en stockant le carbone dans les matériaux de construction.
Selon le rapport, la clé pour atteindre les objectifs de neutralité carbone consiste à maximiser l’efficacité énergétique grâce aux caractéristiques du bâtiment. Il est par exemple possible de déployer des dispositifs d’ombrage et de canalisation du vent pour bloquer le soleil et permettre une ventilation naturelle dans les immeubles de grande hauteur. Les besoins énergétiques restants seront couverts grâce à des énergies renouvelables produites localement. Le recours à des matériaux renouvelables, recyclés ou réutilisés peut également contribuer à réduire les émissions de CO2. Les matériaux biosourcés pourraient conférer un double avantage : ils remplacent les matériaux à forte intensité énergétique et en carbone comme le ciment, et stockent temporairement le carbone.
Pour des politiques incitatives et claires
Pour les auteurs, les plus grands défis technologiques pour atteindre la neutralité carbone concernent les immeubles commerciaux de grande hauteur dans les climats chauds et humides. Ils observent aussi des difficultés dans la rénovation des bâtiments du patrimoine historique, ainsi que les rénovations en profondeur. Ces dernières sont coûteuses à court terme et se rentabilisent sur le long terme. Un financement innovant ou un « coup de pouce » est donc nécessaire au lancement.
L’étude prend plusieurs exemples de réussite. Elle met en avant la Chine qui, grâce à une norme d’efficacité claire, a érigé plus de 7 millions de mètres carrés de bâtiments à ultra basse consommation ces dernières années. Elle prend en exemple des politiques et des incitations innovantes à Bruxelles, Vancouver, New York et au Tyrol pour catalyser la transformation du marché vers des bâtiments standards neutres en carbone.
En France, la construction neuve représente environ 1% du parc total (si je ne me trompe pas). Cela signifie qu’il faut, en première approche, 100 ans pour « remplacer » tout le parc. Ce qui n’est pas compatible avec la neutralité carbone visée en 2050, d’où la nécessité de rénover. Qu’en est-il au niveau mondial ? A lire l’article on a l’impression que « tout se présente bien ». D’avance merci de vos réponses
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