Pour faire face à la crise du marché des pompes à chaleur en Europe, l’Association européenne des pompes à chaleur (EHPA) souligne l'importance d'une électricité bon marché et appelle l'UE à publier le plan d’action tant attendu de l’UE sur les pompes à chaleur.
Les industriels des pompes à chaleur alertent depuis plusieurs mois sur la crise qu’affronte le secteur. Selon l’Association européenne des pompes à chaleur (EHPA), les ventes de pompes à chaleur ont chuté de 47 % en Europe au cours des six premiers mois de 2024, par rapport à la même période en 2023. En cause : un moindre soutien des politiques nationales et un prix du gaz avantageux par rapport à l’électricité.
L’association de promotion des pompes à chaleur met en avant leurs bénéfices dans la lutte contre le changement climatique. « Les 24 millions de pompes à chaleur actuellement installées en Europe permettent d’éviter la consommation de 5,5 milliards de mètres cubes de gaz, soit 1,6 % de la consommation annuelle totale de gaz de l’UE », avance-t-elle. De quoi éviter l’émission de 45 millions de tonnes de CO2 chaque année. Si l’Europe atteignait 60 millions de pompes à chaleur installées en 2030, le Vieux continent éviterait l’émission de 112 millions de tonnes de CO2 et 13,7 milliards de mètres cubes de gaz chaque année.
Soutenir l’électricité plutôt que le gaz
Dans une communication publiée le 21 octobre, l’EHPA souligne que dans la plupart des pays, le gaz est subventionné par les gouvernements. Cela lui permet d’éviter les taxes sur le carbone et de le maintenir à un prix artificiellement bas par rapport à l’électricité. Paul Kenny, directeur général de l’Association européenne des pompes à chaleur, incite les gouvernements à agir et appelle la nouvelle Commission européenne à publier le plan d’action tant attendu de l’UE sur les pompes à chaleur. « Pour garantir la compétitivité à long terme de l’Europe et éliminer le charbon, le pétrole et le gaz du secteur du chauffage et de la climatisation, nous devons de toute urgence inverser le ralentissement du marché des pompes à chaleur », insiste-t-il.
Au cœur de la crise énergétique, lorsque le prix du gaz a atteint des records, c’est justement là que les ventes de pompes à chaleur étaient les plus importantes. « Cependant, cela n’a pas duré et aujourd’hui, dans une grande partie de l’Europe, l’électricité coûte plus de 2,5 fois plus cher par unité que le gaz », analyse l’EHPA. « L’électricité devrait être au maximum environ deux fois plus chère que le gaz pour qu’une pompe à chaleur – qui ne consomme qu’une petite quantité d’électricité pour fonctionner – soit un bon investissement. »
En Finlande, en Norvège et en Suède, le gaz est très peu présent et l’utilisation des pompes à chaleur est répandue. Paul Kenny, prévient : « Les pompes à chaleur sont essentielles pour mettre fin à la dépendance de l’Europe aux importations de combustibles fossiles, essentielles pour parvenir à un système énergétique souverain et sûr, isolé des acteurs étrangers et de leur utilisation des prix de l’énergie comme arme de guerre. Mais cela n’arrivera pas si cela coûte trop cher aux consommateurs et aux entreprises. Si les gouvernements de l’UE prennent au sérieux la souveraineté énergétique, la compétitivité et la durabilité, ils doivent veiller à ce que les prix de l’énergie favorisent les pompes à chaleur. »
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