Le rapport du programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP) est formel : la qualité des eaux de surface se dégrade en Asie, en Afrique et Amérique latine. Entre 1990 et 2000, la pollution organique et microbiologique a augmenté dans plus de 50% des rivières de ces trois continents. La pollution microbiologique impacte désormais un quart des rivières en Amérique latine, entre 10 et 25 % des rivières africaines et la moitié des rivières asiatiques.
L’augmentation des pathogènes et des matières organiques résulte principalement de la hausse des rejets d’eaux usées non traitées dans les eaux de surface.
En cause : la croissance démographique, l’augmentation de l’activité économique et l’intensification continue de l’agriculture. Les engrais et les pesticides concourrent à renforcer la pollution par les phosphates ; les activités minières et agricoles aggravent la pollution saline. Cette dernière a augmenté de presque 33%, affirme le rapport de l’UNEP, et affecte désormais près d’une rivière sur 10 sur les 3 continents.
La pollution des eaux menace directement la santé de 323 millions de personnes sur les trois continents: 25 millions en Amérique latine, 164 millions en Afrique et 134 millions en Asie. Car dans certains pays, plus de 90% de la population dépend des eaux de surface comme principale source d’eau potable. Les populations risquent alors de contracter des maladies mortelles, comme le choléra, la typhoïde, les hépatites infectieuses, la polio et les maladies diarrhéiques, alerte l’UNEP. Environ 3,4 millions de personnes meurent chaque année d’une de ces maladies.
Par ailleurs, cette pollution nuit à l’économie de ces trois régions, avec des impacts sur la pêche, l’irrigation et les écosystèmes aquatiques. Il existe pourtant des méthodes capables de réduire la pollution à la source, rappelle l’UNEP. Il s’agit de « traiter les eaux polluées avant qu’elles ne pénètrent dans les plans d’eaux, recycler les eaux usées destinées à l’irrigation et protéger les écosystèmes en restaurant les zones humides dans le but de réduire les polluants des écoulements agricoles et urbains ». L’organisation exhorte la communauté internationale à lutter contre cette « menace croissante ».
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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