S’il est à peu près sûr maintenant que le budget de la Nasa devrait rester stable, beaucoup d’incertitudes planent encore sur la future politique spatiale américaine. Tous les acteurs sont en attente car nombres de programmes touchent à leur fin, notamment les programmes de sondes et de robots d’exploration (Mars curiosity, Cassini, New Horizons…) et il faut trancher sur les objectifs et missions à venir. Depuis janvier, le gouvernement Trump a placé une équipe de transition à des postes clés de l’agence spatiale américaine en précisant que certains resteraient. Ce qui est clair aujourd’hui ce sont les trois grands principes qui vont sous-tendre cette politique: un renforcement de l’ouverture commerciale à l’espace, la mise en place de missions pour structurer une future exploitation des ressources spatiales et le retour de l’homme américain dans l’espace. Une politique, chapeautée par la renaissance d’un Conseil national de l’Espace qui étudierait chaque orientation et proposition.
Cap sur la Lune
La Lune devient clairement un enjeu colonial pour de nombreuses puissances telle que la Chine et les Etats-Unis, qui jusque là visaient Mars, pourraient bien remettre le cap sur notre satellite en l’envisageant à la fois comme base de départ pour l’exploration du système solaire et de Mars et comme base pour une exploitation minière. Sont visés l’hélium-3 et les terres rares intéressantes pour l’industrie sur Terre et l’eau et l’hydrogène liquide pour alimenter des installations sur place. Pour y aller, pas de doute, l’alliance avec le secteur privé sera privilégiée. Space X, Blue Origin sont déjà sur le départ et ont déjà rencontrés plusieurs fois l’administration Trump. Ce choix mariant les deux ingrédients de l’impérialisme américain si cher au nouveau Président: le rêve (l’homme -américain- sur la Lune) et le profit (tout peut être capitalisé).
Adieu l’observation de la Terre ?
La plus grosse inquiétude vient des agences et des départements liés à l’observation de la Terre pour lesquels la proposition de budget présentée par Donald Trump avance des coupes claires : le budget du département satellites de la NOAA (National oceanic and atmospheric administration) pourrait être diminué de 20% et celui du département des sciences de la Terre de la Nasa de 5%. Et il est probable que l’orbite basse terrestre, y compris la station spatiale internationale soit laissée au secteur privé. Des choix qui restent encore à concrétiser quand l’administration Trump sera opérationnelle et qu’une cohérence sera trouvée entre des exigences présidentielles contradictoires allant d’un besoin de contrôle excessif à la dérégulation totale. Ce qui pour le moment créé surtout de l’incertitude.
Sophie Hoguin
Dans l'actualité
Dans les ressources documentaires