Un groupe de 1 200 historiens, archéologistes et directeurs de musée accuse la compagnie Energy Transfer de détruire de nombreux artefacts alors qu’elle construit un énorme pipeline de 1 900 kilomètres qui traversera 4 états américains.
Le pipeline en question, dénommé Dakkota Access, est un projet évalué à 3,8 milliards de dollars (3,4 mds €) qui doit permettre d’évacuer les productions d’huiles de schiste de l’énorme gisement de Bakken dans le Dakota du nord vers le hub pétrolier de Patoka (Illinois). Il aura une capacité de transport opérationnelle de 470 000 barils/jour, avec extension potentielle à 570 000 b/j. Selon les opposants au projet, le tracé du tube près de la réserve de Standing Rock Sioux aurait entraîné la destruction de nombreux sites sacrés alentours par les engins de chantiers. La compagnie Energy Transfer en charge du projet dément.
Obama intervient
La contestation partie au niveau local s’est étendue jusqu’à atteindre la Maison Blanche. L’Administration Obama a suspendu le projet temporairement en raison du fait que le tracé passe par des terres fédérales. Le dossier a été renvoyé à l’Army Corps of Engineers, une agence fédérale sous le contrôle du département de la Défense, responsable du maintien des ressources environnementales. C’est elle qui devra se prononcer. Sauf que l’affaire a depuis été portée jusqu’au Nations-Unis à New-York sous le motif que le pipeline viole la charte de l’Institution internationale sur les droits des Peuples indigènes.
Il s’agit d’une nouvelle mauvaise nouvelle pour le secteur pétrolier américain qui a vu ces dernières années des projets phares tombés à l’eau, en raison des contestations locales grandissantes et de l’empreinte « green » qu’a souhaité marqué le Président Obama sur ses deux mandats. C’est ainsi qu’un autre grand projet de pipeline, Keystone XL, a été annulé après 7 années de controverses. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, l’abondance de gaz et huiles de schiste sur le marché américain et le manque de capacités d’export a fait chuter les prix ce qui a considérablement favorisé l’industrie chimique américaine et les grandes énergivores dont une part importante des coûts est directement liée aux hydrocarbures.
Romain Chicheportiche
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