Un chiffre deux fois supérieur à la population française. Si les smartphones sont aujourd’hui les objets connectés les plus vendus, la croissance exponentielle de l’IoT en général n’en finit plus d’envahir notre quotidien. Aujourd’hui, on trouve des objets connectés pour à peu près tous les usages, dans l’ensemble des domaines d’activités.
- Pour la maison : thermostats, assistants vocaux, frigidaires… tous connectés ;
- Au bureau : badges, caméras, détecteurs de présence… ;
- Les “wearables” : vêtements intelligents, montres et écouteurs connectés ;
- Pour l’industrie : Robots, cobots, capteurs pour la maintenance prédictive, la productivité, la traçabilité… ;
- Pour l’agriculture : Capteurs de données biologiques (température, hygrométrie…), arrosage intelligent, colliers et puces connectées pour les animaux, drônes ;
- Smart city : Équipements collectifs connectés (feux de signalisation par exemple), caméras, capteurs pour mesurer la qualité de l’air, compteurs communicants.
Ces objets se généralisent aujourd’hui, en grande partie parce leurs coûts sont en baisse continuelle, quitte à devenir des objets fragiles et rapidement remplacés. D’où une quantité de déchets numériques liés à l’internet des objets en forte augmentation depuis quelques années. D’après un rapport de l’Ademe, près de 244 millions d’objets connectés ont été répertoriés en France en 2021. Au niveau mondial, toujours en 2021, ce chiffre atteint la barre des 10 milliards de produits numériques connectés.
Mais ce n’est pas tout. Le rapport publié par l’Ademe prévoit pour 2025 un marché de l’IoT mondial de l’ordre de 1500 milliards de dollars, soit dix fois la valeur de 2018. La croissance des objets connectés est donc exponentielle, tout comme celle des DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques) qui en résulte. Car outre l’usure et la fragilité de certains objets connectés, deux facteurs importants doivent être pris en compte : la durabilité des batteries. En effet, dans l’immense majorité des cas, les usagers considèrent un objet connecté comme inutilisable dès lors que la batterie ne fonctionne plus. Une idée reçue que le temps et la pédagogie devraient faire disparaître, dans le futur. Le second facteur est la capacité des fabricants à proposer des objets connectés qui puissent faire l’objet de mises à jour logicielles durant l’ensemble de la durée de vie de l’objet en question. Ce n’est pas encore le cas aujourd’hui, même si certains pays, comme la France, légifèrent en ce sens, obligeant les fabricants à proposer des mises à jours pour tous leurs appareils, même ceux qui ne sont plus vendus.
L’avènement des objets connectés est inéluctable, et leur mode de fonctionnement, nécessitant des capteurs, des logiciels, des fermes de réseaux pour collecter et corréler les données entre les différents objets connectés d’un système, génère déjà des DEEE qu’il peut être plus compliqué à recycler, au vu de leur taille et de leur nombre.
L’agence internationale de l’énergie prévoit, au niveau mondial, une quantité astronomique d’objets connectés à l’horizon 2030 : pas moins de 46 milliards de ces produits devraient alors être en circulation.
Des études en cours tentent d’évaluer quels pourraient être les impacts écologiques relatifs à ces usages, mais il s’agit là d’une tâche extrêmement complexe.
Ainsi, il est toujours incertain, à l’heure actuelle, que les objets connectés destinés à être utilisés pour améliorer la performance énergétique de certains systèmes, aient concrètement un impact positif sur l’environnement, leur fonctionnement consommant plus d’énergie que celle qui est économisée grâce à leur utilisation.
Pour conclure, il est donc urgent de quantifier le plus précisément possible les impacts environnementaux liés à l’internet des objets, pour mieux évaluer l’intérêt des différentes technologies mises à l’œuvre pour améliorer la performance énergétique des systèmes.
Par Pierre Thouverez
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