Les mesures sanitaires mises en place depuis plus d'un an, et l'activité hospitalière continue depuis le premier pic ont vu la consommation de matériaux plastiques à but sanitaire augmenter fortement. Pour des raisons économiques et pratiques, dans un secteur de la santé qui évolue dans l'urgence depuis des mois, et malgré les engagements pris par l'exécutif pour interdire certains usages du plastique dans les années qui viennent.
Les mesures sanitaires mises en place depuis un an pour lutter contre la propagation du Covid-19 se sont traduites par une augmentation des emballages à usage unique à base de plastique, dans le secteur de la santé et aussi de l’agroalimentaire. En ce qui concerne l’agroalimentaire, la tendance est plutôt vers un retour à la normale, après une période, celle du premier confinement, où les consommateurs avaient besoin d’être rassurés face à un virus mal connu.
Aujourd’hui, on sait d’ailleurs que le virus survit plus longtemps sur du plastique – 3 jours – que sur du carton – 24 heures – ce qui remet en perspective l’intérêt réel des emballages plastiques dans la grande distribution pour lutter contre le Covid-19, par rapport à d’autres matériaux.
Ensuite, l’hygiène. L’obligation du port du masque, l’utilisation de visières en plastique, des gels hydroalcooliques, ont obligé le secteur de la plasturgie à produire à grande cadence ces outils sanitaires indispensables pour maîtriser l’épidémie sur le territoire depuis un an. Au-delà de toutes les polémiques, il est aujourd’hui incontesté que le port du masque et la généralisation de mesures d’hygiène comme le lavage des mains au gel hydroalcoolique ont permis et permettent encore aujourd’hui de freiner efficacement la transmission du Covid-19, mais aussi de beaucoup d’autres virus : le nombre de grippes et de gastro-entérites a par exemple chuté cet hiver.
En ce qui concerne les gels hydroalcooliques, la demande était tellement importante il y a un an que de nombreuses entreprises ont réorienté leurs production pour participer à l’ « effort de guerre ». Si aujourd’hui, les visières en plastique ont tendance à disparaître, que beaucoup de masques sont réalisés en tissu, ou encore que des solutions de flacons réutilisables pour les gels hydroalcooliques sont mises en place, force est de constater que le plastique reste la solution privilégiée.
D’ailleurs, le retour des salariés sur leurs lieux de travail après le premier confinement s’est accompagné de la généralisation des vitres – en plastique – dans les open spaces et les lieux de restauration, une mesure d’hygiène supplémentaire pour maîtriser l’épidémie.
Les tests de dépistage, généralisés depuis des mois, sont également partiellement composés de plastique. La montée cadence des tests effectués dans l’hexagone ne va d’ailleurs pas sans poser le problème de la disponibilité en plastique et des potentielles pénuries à venir.
Des besoins spécifiques dans les services hospitaliers
Les besoins de base – masques, gels, vitres plastiques – que l’on vient d’évoquer étaient jusqu’en mars 2020 une préoccupation qui concernait plutôt les services hospitaliers. Les premiers mois de la crise sanitaire ont été extrêmement complexes, devant la pénurie de matériels de base, comme les masques et les blouses : aujourd’hui équipés, les services, qui fonctionnent à plein depuis des mois, génèrent des quantités de déchets plastiques inédites, qui doivent être collectées et recyclées.
Les matériels médicaux plus sophistiqués, comme les respirateurs, les tubes, les pipettes, les goupillons viennent s’ajouter à la liste déjà établie. Le point commun entre tous ces matériels ? L’usage unique. Historiquement, la généralisation de cet usage a permis à l’hôpital de faire baisser de manière drastique les maladies infectieuses, nosocomiales… Lors de l’épisode de la vache folle dans les années 1990, pour lutter contre la propagation de l’encéphalopathie spongiforme subaiguë, véhiculée par un prion peu sensible aux désinfectants et aux traitements thermiques, les professionnels de santé se sont tournés massivement vers les emballages uniques en plastique. Cela leur a permis de limiter les coûts liés à la réutilisation des matériels, et de maîtriser le risque sanitaire d’alors. Depuis, même si les maladies infectieuses sont de mieux en mieux connues, ces pratiques n’ont pas évolué.
La crise sanitaire actuelle est là pour nous le rappeler, c’est bien la combinaison entre le coût des matériels et les enjeux sanitaires qui ont fait du plastique la matière première des services hospitaliers français depuis plusieurs décennies. Un usage généralisé que la hausse récente du prix du plastique ne devrait pas remettre en cause.
Par P.T
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