Le départ se prépare. Bientôt, dix machines de recyclage de 500 kg chacune prendront place à bord. Des appareils « low tech » que les membres de l’expédition ont développés afin qu’ils soient simples à répliquer partout dans le monde et avec très peu d’outils. L’expédition ambitionne d’accueillir à bord des entrepreneurs pour créer des structures de collecte et de recyclage locales dans les pays traversés. Les déchets non recyclables seront quant à eux transformés en carburant grâce à la pyrolyse du plastique.
De juin à septembre, le navire Plastic Odyssey fera son Tour de France. Le rendez-vous est pris à Dunkerque, à Rouen, au Havre, à Brest, à Concarneau, à Nantes, mais aussi à La Rochelle, Bordeaux et Casablanca. L’arrivée est prévue à Marseille début septembre pour participer au Congrès Mondial de la Nature (IUCN). À son bord, divers porteurs de projets se succéderont entre juin et août 2021, la sélection est en cours. « On veut se servir de ce bateau qui peut accueillir 20 personnes comme un fablab qui accueillera en résidence des ingénieurs, des designers, des entrepreneurs pour travailler avec les machines à disposition sur une problématique précise », partage Simon Bernard, président de Plastic Odyssey.
Un programme d’incubation à bord du navire
Pendant 2 à 4 semaines, les porteurs de projets pourront expérimenter et développer leurs solutions de valorisation des déchets plastiques grâce aux machines embarquées, en collaboration avec les chercheurs, ingénieurs et autres experts à bord. « L’idée est de créer une filière de recyclage qui fonctionne et d’identifier le débouché qui répond localement à un besoin et qui pourra être vendu, précise Simon Bernard. En somme, l’objectif de ces expérimentations est de trouver des modèles économiques viables associés à un produit et un modèle. »
« Il peut s’agir par exemple de la création d’un objet à partir de déchets plastiques spécifiques ou du remplacement de certaines pratiques et usages de matériaux (plastiques vierges, matières polluantes, matières premières non-renouvelables, etc.) par des plastiques recyclés », peut-on lire dans l’appel à candidatures. L’atelier permet de traiter le polyéthylène haute densité (PEHD) ou basse densité (PEBD), rigide ou souple, le polypropylène (PP) rigide ou souple, et le polystyrène (PS) rigide.
Vers un vrai catalogue de solutions contre la pollution plastique
Plastic Odyssey souhaite ensuite proposer le plan des machines, les procédés, les modèles économiques en accès libre pour donner toutes les clés à un entrepreneur qui souhaiterait lancer son entreprise de recyclage avec cette preuve de concept. « Cela commence en France, mais on aimerait le faire à chaque étape, avance Simon Bernard. L’idée est que l’on ait ensuite des locaux qui viennent travailler dans le laboratoire flottant mis à disposition. À la fin du tour de monde, on aura un vrai catalogue de modèles économiques qui ne demandera qu’à être répliqué. »
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