Les ministères de l’Agriculture, de la Santé, de la Recherche et de la Transition écologique annoncent conjointement une nouvelle hausse du nombre de doses-unités épandues à l’hectare (NODU), l’indicateur de référence utilisé dans le cadre du plan Ecophyto. La hausse est de 12,4 % entre 2014 et 2016.
Le plan Ecophyto a été lancé en 2008. Il visait alors une réduction de l’usage des pesticides de 50 % d’ici 2018. En 2015, le plan était remodelé en plan Ecophyto II avec le report de l’objectif à 2025, doté d’un palier intermédiaire en 2020, à -25 %. Face à ce nouvel échec, les quatre ministères annoncent le lancement du plan « Ecophyto II+ ». Ce dernier intègre les mesures du plan d’action sur les produits phytopharmaceutiques et une agriculture moins dépendante aux pesticides et du plan d’action de sortie en trois ans du glyphosate, respectivement présentés les 25 avril et 22 juin derniers. Ce nouveau plan sera soumis à consultation publique à l’automne en vue d’être publié avant la fin de l’année.
Quelques financements supplémentaires
Chaque année, le plan Ecophyto II est financé à hauteur de 71 millions d’euros. Le plan Ecophyto II+ sera doté de la même enveloppe. Sans en préciser l’étendue, les ministères annoncent en complément que « les outils du Grand Plan d’investissement seront également mobilités pour accompagner les priorités d’Ecophyto II+ ». Par ailleurs, Stéphane Travert a annoncé deux millions d’euros supplémentaires pour accompagner le développement du réseau de fermes DEPHY qui testent des démarches innovantes de réduction du recours aux pesticides. D’ici 2021, le ministre souhaite multiplier par 10 le nombre de ces fermes, de 3.000 à 30.000.
Pour l’association Générations Futures, « ce nouveau plan manque d’une approche claire sur de nécessaires changements radicaux de systèmes agricoles ». Au lieu de parler de « biocontrôle ou d’optimisation technique », l’association estime que le plan devrait « généraliser les systèmes de culture en rupture avec les pratiques actuelles ». Chez France Nature Environnement, la chargée des questions pesticides Claudine Joly appelle à « l’activation d’autres leviers économiques et réglementaires nécessaires pour obtenir une mobilisation de l’ensemble de la profession ».
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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