Parrot commercialisera le 9 mai prochain son nouveau drone à vocation professionnelle, Anafi Thermal, consacré à l’imagerie thermique. L’entreprise française mentionne plusieurs applications dans des filières aussi diverses que l’énergie, le BTP, la sécurité civile ou la zoologie : analyse de l’enveloppe thermique d’un bâtiment, inspection de fermes de panneaux solaires, repérage des points chauds durant les feux de forêts, comptage d’animaux… Le prix annoncé s’élève à 1900 € HT.
Avec ses 21,8 centimètres de long, une fois replié, et son poids de 315 grammes, l’Anafi Thermal est une version légèrement remaniée de l’Anafi, sorti en juillet dernier à destination du grand public. C’est l’illustration du principe de la «consumérisation» : s’inspirer des usages grand public pour faciliter la vie des professionnels, en misant sur la simplicité et, dans le cas présent, sur la compacité. Laquelle constitue «un point de convergence technologique» selon Henri Seydoux, le fondateur de Parrot.
Bénéficiant d’une autonomie de 26 minutes, ce quadricoptère embarque deux capteurs : l’un de 21 millions de pixels qui produit une image 4K dans le spectre visible, l’autre de 160×120 pixels réservé à l’image thermique. Ce micro-bolomètre, fourni par la société spécialisée Flir, est sensible au rayonnement infrarouge dans les longueurs d’onde comprises entre 8 et 14 micromètres. La mesure des températures est précise à +/-5% (gain minimal) ou à +/-10% (gain maximal).
Un vent plus favorable chez les pros
L’application mobile iOS/Android superpose les deux flux vidéo et laisse le choix parmi trois options d’affichage : relatif (écarts de température), absolu (avec sélection de la fourchette des valeurs) et spot (indication des points les plus chauds et les plus froids). Le fichier enregistré au format MP4 contient deux pistes, l’une relative à la prise de vue en direct avec les paramètres à l’instant T, l’autre avec les métadonnées associées à chaque pixel, permettant de modifier les paramètres thermiques pour une analyse a posteriori. L’Anafi Thermal est par ailleurs compatible avec les outils logiciels de Flir, utilisés pour le traitement de l’image et des données.
Il s’agit d’un lancement important pour Parrot, dont le destin se jouera davantage sur le terrain professionnel désormais. Cette marque emblématique dans l’univers du drone traverse en effet une zone de fortes turbulences. «La bulle du marché grand public se dégonfle» admet Henri Seydoux. L’arrivée d’Anafi l’été dernier n’a pas suffi à relancer les ventes des drones de loisir, dont le chiffre d’affaire a reculé de 32% en 2018. Le titre en bourse a perdu plus de la moitié de sa valeur et une centaine de personnes ont été licenciées, pour l’essentiel aux Etats-Unis et en Asie.
Ce phénomène semble toucher tous les acteurs du marché, dont le leader chinois DJI, qui ne communique aucun chiffre de vente cependant. Deux explications sont avancées : le fort taux d’équipement de la part des utilisateurs les plus technophiles, et la lassitude du grand public, rebuté par la règlementation. On ne se sert pas d’un drone, possiblement dangereux, comme d’un smartphone… En revanche, le segment professionnel s’annonce plus florissant, avec des perspectives de croissance à deux chiffres. Chez Parrot, il est d’ores et déjà majoritaire et son chiffre d’affaires a progressé de 5% en 2018.
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