Face à la sophistication croissante des techniques de piratage des systèmes d’informations et sites Web visant à subtiliser des données, l’European Network and Information Security Agency[1] invite les consommateurs à davantage de prudence et de précautions pour éviter les fraudes et la perte de données personnelles ou confidentielles. De même que les fraudes préoccupent de plus en plus d’entreprises. Selon la dernière enquête du Ponemon Institute, les entreprises françaises ont subi des pertes financières moyennes estimées à 1,9 millions d’euros en 2010. Autre conséquence et non des moindres, la perte de la confiance des clients qui, pour la plupart, rompent leurs contrats avec l’entreprise touchée par une faille de sécurité. L’entreprise victime d’une fuite d’informations confidentielles voit ainsi son image se dégrader très rapidement, comme les cas Renault et Sony ont largement pu le démontrer.
Le débat sur la responsabilité finale de la fraude continue de faire rage. D’aucuns diront qu’il incombe aux entreprises de mettre en place des mécanismes de protection plus stricts pour leurs clients. Or, les entreprises se sentent dépassées par l’ampleur de la tâche, sans compter que la crise économique a considérablement restreint leur budget et leur marge de manœuvre. Cependant, en période d’instabilité économique, il est essentiel d’inspirer confiance aux consommateurs. Et cela passe par des mesures de sécurité efficaces pour les protéger contre la fraude et l’usurpation d’identité.
Investir dans un système d’authentification vocale pour combattre la fraude
L’authentification vocale, qui vérifie l’identité des interlocuteurs à partir de leur empreinte vocale, unique à chaque individu, séduit en effet, chaque jour, de nouvelles entreprises soucieuses de sécuriser leurs transactions.
Pour identifier les locuteurs, ces technologies analysent des échantillons de voix et mesurent la longueur et la forme du tractus vocal, ainsi que la tonalité et le débit de parole. Ces caractéristiques forment ce que l’on appelle l’empreinte vocale. La première fois qu’un client s’identifie auprès d’un système, un échantillon de sa voix est enregistré, puis l’empreinte vocale est extraite et stockée pour être réutilisée. Lorsqu’il rappelle l’entreprise, un second échantillon de voix est collecté, puis comparé à la première empreinte vocale stockée. Cette comparaison génère un indicateur de confiance basé sur le degré de correspondance de l’échantillon vocal avec l’empreinte stockée. Cette comparaison détermine si le locuteur peut ou non accéder au système. Ces technologies de pointe, extrêmement précises, sont en outre capables de s’adapter aux variations de la voix résultant, par exemple, d’un rhume ou du vieillissement.
Scott Wickware
Une empreinte vocale étant pour ainsi dire impossible à usurper, ces solutions offrent sans conteste une bien meilleure protection que les cartes de crédit et codes PIN. Il s’agit également de la seule caractéristique biométrique à pouvoir être vérifiée à distance, ce qui rend l’authentification vocale particulièrement pratique. Sans compter que ce mécanisme identifie les individus plus rapidement que les méthodes traditionnelles tout en améliorant la satisfaction des clients. Qui plus est, il s’avère moins contraignant pour les clients, dispensés de répondre aux interminables questions des agents des centres d’appels.
En s’armant d’un système d’authentification vocale pour combattre la fraude, les entreprises peuvent réaliser des économies tout en rendant leurs procédures d’identification et de vérification plus conviviales pour leurs clients. Ces économies expliquent d’ailleurs en grande partie l’essor actuel des technologies de biométrie vocale. Selon Opus Research, plus de 6,5 millions d’empreintes vocales ont été enregistrées dans le monde, rapprochant ce marché de ses objectifs financiers, estimés à plus de 260 millions de dollars US.
Ses applications sont déjà nombreuses, allant de la réinitialisation sécurisée de mots de passe de salariés d’entreprises au contrôle des individus placés en résidence surveillée. La biométrie vocale est également exploitée dans le cadre de transactions bancaires et de négociations de titres. La mise en place de tels processus d’identification de haute précision permet aux entreprises d’offrir à leurs clients de nouveaux services automatisés, auparavant réservés aux centres d’appels.
A la fois simple et pratique, la biométrie vocale relève le défi de sécuriser les entreprises et clients de manière rapide et conviviale. Quand d’autres méthodes de sécurité compliquent l’accès des utilisateurs à leur compte, elle affranchit les entreprises de ces barrières sans rien perdre en efficacité. L’authentification vocale est à coup sûr en passe de se démocratiser. Le « jeton vocal » pourrait bientôt remplacer les habituels mots de passe et codes PIN.
Par Scott Wickware, Vice-Président et Directeur Général de Nuance Communications pour l’Europe du Nord / Le Journal du Net
Notes : [1] L’ENISA ou Agence européenne chargée de la sécurité des réseaux et de l’information intervient en tant qu’expert en matière de sécurité des réseaux et de l’information auprès des autorités nationales et des institutions européennes.
Déjà paru :
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Cet article se trouve dans le dossier :
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