En 2018, le nouveau règlement « vie privée et communications électroniques » remplacera la directive du même nom datant de 2002. Mieux adapté aux problématiques actuelles, ce texte pourrait imposer le chiffrement de bout en bout des communications.
Les députés du parlement européen sont peut-être sur la liste noire des agences de renseignement ! Alors que le texte de la Commission européenne reste très vague sur le niveau de sécurité que doivent respecter les fournisseurs de services de communication, ces parlementaires affirment vouloir imposer le chiffrement de bout en bout qui rend impossible d’intercepter en clair les messages ! « Les fournisseurs d’un service de communication électronique doivent veiller à ce qu’il y ait une protection suffisante contre les accès non autorisés ou les modifications apportées aux données des communications électroniques, et que la confidentialité et la sécurité de la transmission soient également garanties par la nature des moyens de transmission utilisés ou par du chiffrement de bout en bout dernier cri ».
« De plus, ajoute le texte, lorsque le chiffrement des communications électroniques est employé, le déchiffrement, l’ingénierie inverse ou la surveillance de ces communications sont interdits. Les États membres n’imposent aucune obligation aux fournisseurs de services de communications électroniques qui entraîneraient un affaiblissement de la sécurité et du chiffrement de leurs réseaux et de leurs services ».
Le chiffrement : une solution contre l’espionnage économique
Pas de quoi satisfaire la DGSI qui affirme que le chiffrement entrave ses actions. Par exemple, ses services ne peuvent pas consulter certains messages (ceux qui sont chiffrés) de la messagerie sécurisée russe Telegram. Évidemment, certains députés prétendent que ce service n’est utilisé que par les terroristes, oubliant un peu vite de préciser que des hommes politiques l’utilisent eux-mêmes !
Autre bête noire : WhatsApp. Ce logiciel de messagerie instantanée utilisé par plus de 600 millions de personnes, et propriété de Facebook, a aussi adopté le protocole de TextSecure. Développé par Whisper Systems et conseillé par Edward Snowden, il permet un chiffrement de bout en bout des messages.
Mais en France tout le monde n’est pas contre le chiffrement. Guillaume Poupard, le patron de l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information), estime même qu’il faut au contraire l’encourager, « voire réglementairement l’imposer dans les situations les plus critiques ». Pour cet expert, le chiffrement garantit la protection des données sensibles des entreprises. Il permet de limiter les risques d’espionnage économique.
Philippe Richard
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