Le dispositif de surveillance mis en place par EADS Astrium va permettre d’établir une cartographie des émissions de gaz à effet de serre sur la capitale.
C’est l’obsession de Bertrand Delanöé : faire baisser la pollution de l’air et libérer les Parisiens de toutes ces particules qui obstruent leurs voies respiratoires autant que les voies de bus….
Après avoir déclaré la guerre aux voitures dans son plan anti-pollution fin 2012, la mairie de Paris va pouvoir s’appuyer sur une cartographie précise des flux de gaz à effet de serre (GES).
D’ici la fin de l’année 2013, EADS Astrium aura collecté suffisamment d’informations pour réaliser une cartographie des GES à Paris. La mairie de Paris disposera alors pour la première fois de cartes de flux. L’objectif est de connaitre la réalité de cette pollution. Cela permettra de quantifier l’impact des politiques mises en œuvre pour abaisser les taux de dioxyde de carbone, monoxyde de carbone et méthane.
A ce jour, aucun dispositif d’estimation statistique des GES n’existe. Pourtant, comme le rappelle un rapport de la Banque Mondiale publié en 2012, Cities and Climate Changes : an urgent agenda, les villes sont responsables à elles seules de près de 80% des émissions mondiales de GES !
Fort de sa précédente expérience aux Jeux Olympiques de Londres l’année dernière à l’occasion de laquelle le numéro un européen de l’industrie spatiale avait produit des cartes alimentées par quatre capteurs sol disposés autour de la ville, ainsi que des mesures aériennes et des données satellitaires, Astrium va déployer un réseau de six capteurs au sol autour de Paris.
Ces capteurs sont des boitiers contenant une cuve à travers laquelle les gaz passent et dont la concentration est analysée via un laser. Un autre capteur installé dans un avion permettra de mesurer les concentrations des GES en altitude. Les mesures seront réalisées trois fois par an par le survol de la ville pendant une à deux heures.
Enfin, toutes ces données seront complétées par des mesures satellitaires. Les mesures seront ensuite intégrées à un modèle atmosphérique pour réaliser des cartes d’émissions qui indiqueront, avec une résolution de l’ordre du kilomètre, les principales sources et puits de carbone.
Ce projet, d’une durée de trois ans, intervient dans le cadre du projet CarboCountCity visant à procéder à une mesure directe des GES à l’échelle d’une ville.
Ces cartographies ont un coût : 4 millions d’euros. Mais l’objectif affiché de la ville de Paris de diminuer de 75% les émissions de GES d’ici 2050 passe par une connaissance précise de cette pollution, nécessaire pour investir dans des mesures efficaces sur le long terme.
Que les Parisiens se rassurent, ce projet ne leur coûtera rien puisqu’il est passé entre EADS Astrium et la KIC-Climat, une fondation financée par l’Institut Européen de l’Innovation et de la Technologie (EIT) et par la Commission européenne dont le but est de faire de l’Europe un leader d’une nouvelle économie bas-carbone.
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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