Créée en 2018, la start-up Orthopus fournit des aides à la mobilité pour les personnes en fauteuil roulant. Plusieurs modèles sont disponibles pour proposer des solutions adaptées à chacun.
David Gouaillier est un chercheur spécialisé en robotique et plus particulièrement sur le mouvement. En 2018, il fonde la start-up Orthopus, qui compte aujourd’hui 19 salariés. Elle développe des aides pour les personnes en fauteuil roulant électrique, qui ont des difficultés à bouger leurs muscles et en particulier ceux des membres supérieurs. « Nous nous sommes concentrés sur l’assistance du mouvement des bras, car il existe peu de dispositifs pour les personnes ayant ce besoin et les technologies robotiques utilisées dans l’industrie peuvent leur apporter de vraies solutions », explique David Gouaillier.
Trois produits différents
Orthopus développe trois articles. Le premier, l’Orthopus Supporter, est un exosquelette qui se place à côté de la personne sur son fauteuil. Un seul moteur, branché sur la batterie du fauteuil, compense le poids du bras de l’utilisateur. Cette microgravité permet à la personne en situation de handicap de bouger son bras de haut en bas sans avoir à le porter. Pour l’instant, le produit peut être remboursé à 75 % en France via la PCH de la MPDH. La start-up poursuit ses essais cliniques pour qu’il soit entièrement défrayé.
Le deuxième produit, l’Orthopus Partner, exploite trois moteurs pour accompagner les mouvements latéraux, verticaux et d’avant en arrière du bras. « Nous proposons en plus une fonction boost pour que l’utilisateur puisse finir plus facilement son mouvement, ainsi qu’un joystick en option en plus de la télécommande », ajoute le cofondateur. Cet exosquelette sera en vente d’ici la fin de l’année, après avoir subi plusieurs tests nécessaires à sa catégorisation en tant que dispositif médical.
Le troisième, l’Orthopus Explorer, n’est pas un exosquelette puisqu’il n’est pas en contact avec le corps. Il s’agit d’un bras robotique posé sur le fauteuil roulant. Il possède six moteurs et une pince au bout, comme ceux que l’on retrouve dans l’industrie. « Il est destiné aux personnes avec une faible mobilité, mais qui pourront contrôler ce bras avec un joystick ou le menton par exemple », précise David Gouaillier. Ce prototype sera en vente en 2028.
De nouvelles interfaces
En parallèle de ses trois produits qui couvrent l’ensemble des besoins d’assistance de la mobilité du bras des personnes en fauteuil, Orthopus travaille désormais sur les interfaces humain-machine dans le cadre du projet de recherche Extender avec plusieurs laboratoires de robotique français. « Nous étudions des moyens d’offrir des interfaces différentes et adaptées à chacun. Nous imaginons des commandes via la voix, grâce à des lunettes avec des capteurs pour transformer la tête en joystick, avec le regard ou encore les mouvements résiduels. L’objectif est de simplifier le contrôle du robot » développe le cofondateur.
La start-up cherche également à améliorer la pince de son troisième robot. Refaire un outil aussi perfectionné que la main humaine, qui peut saisir toute sorte d’objets, reste très difficile. « Attraper une brosse à dents, c’est très compliqué. Nous allons réfléchir par exemple à la mettre dans un tube imprimé en 3D pour faciliter la prise du robot », ajoute David Gouaillier. Dans tous ses développements, les équipes s’appuient sur des tests en conditions réelles avec des utilisateurs afin de déterminer leurs envies et leurs besoins, et adapter les outils.
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