Il y a deux ans, le monde découvrait ChatGPT. Depuis, tout le monde ou presque l’a au moins testé une fois et certains l’utilisent tous les jours. En France, le trafic du site de ChatGPT a atteint 90 millions de visite en septembre 2024 (soit une augmentation de 175 % d’une année sur l’autre par rapport à septembre 2023). Il dépasse tous ses concurrents tels que Bing (80 millions), Gemini (4 millions) et Character AI (3,7 millions).
Et ce n’est qu’un début, car OpenAI vient d’annoncer le lancement d’une fonction de recherche aux utilisateurs payants de ChatGPT. Cette fonction sera accessible dans un second temps à tout le monde. Prochaine étape, le développement d’un navigateur web, qui concurrencerait Google Chrome et qui intégrerait le moteur de recherche de ChatGPT par défaut.
De quoi mettre la pression sur Google. Quelle évolution pour OpenAI qui a été fondée en 2015 par un groupe d’entrepreneurs et de chercheurs, dont Elon Musk et Sam Altman. OpenAI a fait des progrès significatifs dans le développement de modèles de langage avancés.
ChatGPT a révolutionné la manière dont les machines peuvent comprendre et générer du langage naturel. DALL-E, un autre projet d’OpenAI, permet de générer des images à partir de descriptions textuelles, ouvrant de nouvelles possibilités dans le domaine de la création artistique.
Enfin, OpenAI a signé des partenariats stratégiques, notamment avec Microsoft, pour accélérer le développement et la commercialisation de ses technologies.
Google, de son côté, a fait de l’IA une priorité stratégique depuis plusieurs années. Via sa filiale DeepMind, acquise en 2014, le géant investit massivement dans la recherche et le développement de technologies d’IA. Son objectif est toujours le même : intégrer ces avancées dans ses produits existants, comme Google Search, Google Maps, et Google Assistant, pour améliorer l’expérience utilisateur.
OpenAI perd de l’argent
Google a également réalisé des avancées notables. AlphaGo, un programme d’IA développé par DeepMind, a battu les meilleurs joueurs de Go au monde, démontrant la capacité de l’IA à maîtriser des tâches complexes. AlphaFold, un autre projet de DeepMind, a révolutionné la biologie structurale en prédisant la structure des protéines avec une précision très élevée.
La concurrence entre OpenAI et Google soulève également des questions éthiques et de sécurité.
La régulation de l’IA est un autre défi majeur. L’Union européenne a d’ailleurs lancé un processus visant à élaborer un code de bonnes pratiques pour les modèles d’IA.
Mais cette guerre entre OpenAI et Google est un gouffre financier, sans fond pour l’instant. Valorisé à 157 milliards de dollars et soutenu par Microsoft qui a investi 13 milliards de dollars au total depuis 2019, OpenAI reste déficitaire.
Ses revenus sont d’environ 3 milliards de dollars, mais l’entreprise afficherait 5 milliards de pertes. Elle est surtout confrontée à une concurrence accrue. Début octobre, l’éditeur a levé 6,6 milliards de dollars, mais xAi, la start-up d’IA d’Elon Musk, a réuni 6 milliards de dollars.
Mais surtout, les nuages gris s’accumulent au-dessus de Mountain View, en Californie, où se trouve le siège d’Alphabet, maison mère de Google. Le géant pourrait être obligé de se séparer de son navigateur Chrome (61 % de part de marché aux États-Unis).
C’est en tous les cas l’avis de la Cour du District de Columbia, publié le 20 novembre. Sur les smartphones Android, Google ne pourrait plus également favoriser YouTube. Même conséquence négative pour Gemini qui est pourtant intégré dans tous ses téléphones Pixels. Mais ce sera au nouveau président Donald Trump de valider ou non cette décision.
Enfin, cette débauche de dollars ne doit pas faire oublier qu’une conversation avec ChatGPT consomme environ 50 cl d’eau, selon une étude publiée par l’université de Californie à Riverside.
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