L’autorité européenne de sécurité des aliments a jugé les travaux du professeur Séralini sur la toxicité des OGM scientifiquement infondés. Aucun réexamen des évaluations précédemment réalisées ne sera donc effectué.
Scène finale pour l’affaire Gilles-Eric Séralini au niveau européen. Mercredi 28 novembre, l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a jugé nuls et non avenus les travaux du scientifique français sur la toxicité des organismes génétiquement modifiés. En septembre, la publication des résultats d’essais pratiqués sur des rats, nourris avec du mais NK603 (auparavant traité au pesticide Roundup) avait provoqué un tollé en Europe. La Commission avait réagi immédiatement et demandé à l’EFSA de se saisir du dossier.
OGM : la vague remonte jusqu’à Bruxelles
Le 4 octobre, un premier avis a été rendu. Les experts européens ont alors demandé des précisions à M. Séralini. Ils ont considéré que son travail était de « qualité scientifique insuffisante pour être considéré valide ». Aussitôt, l’intéressé a fait savoir qu’il n’en était pas question et a rejetét la faute sur l’agence.
OGM : l’autorité européenne juge la qualité de l’étude insuffisante
En rendant son avis final hier, l’EFSA vient donc d’enterrer définitivement le sujet. Le communiqué de presse annonce que « l’autorité a confirmé son analyse initiale selon laquelle les conclusions des auteurs ne peuvent pas être considérées comme scientifiquement fondées en raison des lacunes constatées ». Per Bergman, qui a dirigé les travaux de l’EFSA sur cette question, a ajouté que « plusieurs organisations nationales ont été mandatées de façon indépendante par les États membres afin d’évaluer cette étude.
Ces évaluations ont démontré que, pour une partie significative de la communauté d’évaluation des risques de l’UE, il existe un consensus sur le fait que les conclusions de M. Séralini ne sont pas étayées par les données contenues dans l’article publié. » Cette déclaration fait référence à des travaux réalisés en Allemagne, Belgique, Danemark, France, Italie et Pays-Bas, qui tous remettaient en cause les conditions dans lesquelles l’étude a été menée : échantillon trop faible, manque de détails sur l’alimentation, méthode statistique peu claire et un rapport jugé incomplet. Aucune nouvelle évaluation sur la toxicité du mais OGM NK603 se sera donc réalisée. Sa culture n’est pas autorisée en Europe, mais il est importé et sert dans la nourriture pour les animaux.
Par Jean-Sébastien Lefebvre
Source : http://www.euractiv.fr
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