« Quand on fait des exercices de réflexion pour éclairer ce que seront les futurs scénarios, on part sur des scénarios d’évolution de la demande électrique relativement modérée », en raison notamment d’une efficacité énergétique accrue, a expliqué Laurent Michel, directeur général de l’énergie et du climat au sein du ministère, entendu par la commission d’enquête parlementaire consacrée au nucléaire.
A cela s’ajoutent le développement des énergies renouvelables et l’objectif de réduire de 75 à 50% en 2025 la part de l’électricité nucléaire en France, qui feraient que seuls 36 à 43 gigawatts nucléaires resteraient nécessaires à cet horizon, contre 63 gigawatts installés aujourd’hui, selon lui.
« Ce qui veut dire qu’à ce moment-là », en dehors de toute préoccupation de sûreté, « mais en termes de non besoin, d’inutilité électrique, c’est une vingtaine de réacteurs », a ajouté M. Michel.
La prolongation des centrales nucléaires exploitées par EDF au-delà de 40 ans, limite initialement fixée lors de leur conception, n’est pas seulement une question de sûreté, sur laquelle l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sera amenée à se prononcer, a dit Pierre-Marie Abadie, directeur de l’énergie.
« Il y a derrière cette question de la prolongation de toutes les centrales, non seulement une question de sûreté, mais aussi la problématique (de savoir si) on en aura besoin ou pas », a-t-il dit.
« Si on prolonge le développement actuel des renouvelables (…), on voit qu’à l’horizon des années 2030, un certain nombre de centrales ne seront plus nécessaires directement », a-t-il précisé. « La quantité de centrales qu’on prolonge sera au regard de l’acceptabilité par l’ASN, mais aussi au regard du besoin de robustesse et de marge de sécurité du système ».
Pour éviter de se retrouver devant un mur d’investissement trop élevé pour le renouvellement même partiel du parc, un lissage des fermetures de réacteurs est nécessaire, selon M. Abadie.
« Suivant combien on en mène à 40, à 50, à 60 (ans), on a plus ou moins de lissage. Par exemple, si on fait tout à 40, il y a un grand mur. Mais si on fait tout à 50, on a juste repoussé le mur de 10 ans. Si on en fait à 40, à 50, à 60, on se retrouve tout d’un coup à pouvoir lisser les investissements. Ca a un impact vraiment très visible sur le niveau des investissement et l’existence ou pas de murs d’investissements ».
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2014 Agence France-Presse. »
Cet article se trouve dans le dossier :
La loi AGEC va-t-elle faire le tri dans la filière de traitement des VHU ?
- Le recyclage des VHU bouleversé par la loi AGEC ?
- Que devient un véhicule hors d’usage ?
- « Un centre VHU qui respecte la réglementation sera fortement courtisé »
- « Notre filière n’est pas gérée comme les autres filières de produits ciblées par la loi AGEC »
- Les thèses du mois : "La loi AGEC va-t-elle faire le tri dans la filière de traitement des VHU ?"
- La dépollution des VHU, une activité à risque pour les hommes et l’environnement
- La renaissance de la consigne des bouteilles en verre
- Consigne du verre : l’heure des choix pour changer d’échelle
- Le verre noir ou comment recycler les rebuts de verre
- La consigne pour recyclage des bouteilles plastiques ne sera pas généralisée
- 500 solutions pour une économie circulaire du plastique
- Second rapport annuel d’évaluation concernant la collecte des bouteilles plastiques de boisson