Même si certains pays ont décidé d’y renoncer (Allemagne, Italie, Suisse) et si d’autres sont devenus assez réticents (Japon), l’avenir s’annonce encore bien pour les installations de centrales nucléaires.
L’industrie nucléaire est en effet tirée vers l’avant par certains pays qui doivent faire face à un accroissement important de la demande d’électricité et y voient la meilleure possibilité pour satisfaire leurs besoins à court ou moyen terme. L’association table sur une croissance moyenne de la capacité installée de 2,3 % par an, soit 614 GW d’ici 2030, contre 314 GW aujourd’hui. Le Sud-Est de l’Asie verra la plus forte augmentation de la capacité d’électricité nucléaire.
Globalement, si le Japon a renoncé à la construction de nouveaux réacteurs, pourtant prévus, après la catastrophe de Fukushima, une estimation récente des dirigeants d’Areva fait état de seulement 10 % à 15 % de programmes reportés. L’Agence internationale de l’énergie atomique table, quant à elle, sur 90 à 130 nouveaux réacteurs installés d’ici 2030. Ainsi la Chine construit actuellement 26 réacteurs et en a planifié 52 autres, l’Inde en construit 6 et en a planifié 17, la Corée en installe 5 et en prévoit 6 de plus. Mais d’autres régions du monde ne sont pas en reste : 11 réacteurs sont en cours d’installation en Russie, et les autorités en ont déjà programmé 14 de plus, la Pologne table sur 6 supplémentaires elle-aussi. Les Étas-Unis, qui en construisent un actuellement, en ont planifié 7 autres et le Canada a trois chantiers et autant de projets. Bref au total ce ne sont pas moins de 62 réacteurs en chantier et 155 en projet dans le monde entier.
Mais cela va aussi impliquer une hausse de 70 % de la demande d’uranium : de quoi donner du travail à l’Australie, le Canada et le Kazakhstan qui en possèdent les plus grosses réserves. Il s’agit là d’une réserve toutefois limitée et qui ne se renouvellera pas…
Claudine / blog EcoCO2
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