Les Américains Barry Wilmore, commandant de l’équipage de l’ISS et Terry Virts, ingénieur de vol, ont émergé de la chambre de décompression de la Station à 11H52 GMT, une vingtaine de minutes plus tôt que prévu.
La Nasa a donné son feu vert à cette troisième sortie après avoir discuté d’une infiltration d’eau mineure dans le casque de Terry Virts à la fin de la précédente expédition orbitale le 25 février.
Les responsables de la mission ont conclu vendredi que « les systèmes de refroidissement du scaphandre étaient en bon état de fonctionnement ».
La craindre de la réapparition de ce dysfonctionnement récurrent avait retardé de 24 heures la première sortie orbitale il y a une semaine pour examiner davantage le fonctionnement des deux scaphandres spatiaux.
Ce problème avait contraint en 2013 l’astronaute italien Luca Parmitano de l’Agence spatiale européenne (ESA) de regagner la Station en urgence alors que son casque s’était rempli d’eau à moitié.
Pendant cette excursion de près de sept heures ils doivent installer plus de cent mètres de câblage et des antennes pour que les futurs équipages de ces vaisseaux puissent communiquer avec l’ISS.
Pour Barry Wilmore (52 ans), il s’agit de la quatrième sortie dans l’epace de sa carrière et la troisième pour Terry Virts (47 ans).
C’est également la 187e expédition consacrée à l’assemblage et à l’entretien de l’ISS depuis le début de sa construction en 1998.
Comme elle l’avait fait pour les deux premières sorties dans l’espace, l’astronaute italienne de l’ESA, Samantha Cristoforetti, assiste dimanche les deux réparateurs de l’espace en coordonnant cette chorégraphie orbitale. Elle est aussi aux commandes du bras télémanipulateur, Canadarm2.
Les travaux effectués au cours de ces trois sorties dans l’espace permettront notamment d’installer ultérieurement des adaptateurs pour l’amarrage des deux futurs vaisseaux construits par les sociétés privées SpaceX et Boeing.
Ces capsules achemineront des astronautes à la Station à partir de 2017 dans le cadre de contrats avec la Nasa.
Les Etats-Unis mettront ainsi fin à leur dépendance vis-à-vis des vaisseaux Soyouz russes pour transporter leurs astronautes jusqu’à l’ISS depuis la fin des vols de la navette spatiale. La Nasa paye actuellement plus de 70 millions de dollars le siège à l’agence spatiale russe.
Les deux installateurs de l’espace avaient également longuement lubrifié mercredi dernier un grand nombre de mécanismes du bras télémanipulateur de la Station, Canadarm2.
Les deux adaptateurs d’amarrage eux-mêmes seront livrés plus tard cette année à l’ISS par la capsule Dragon de SpaceX. Ils seront alors attachés robotiquement.
Dans le cadre de cette reconfiguration, un module de stockage de fret, actuellement attaché sur le module américain Unity, sera aussi déplacé pour laisser la place pour un des deux nouveaux ports d’amarrage. Il sera fixé sur Tranquility, un module d’habitation américain.
Le nouveau vaisseau de Boeing, le CST-100, d’une capacité de sept places, sera la première capsule privée habitée à s’amarrer à la Station en 2017. La capsule Dragon V2 de SpaceX, également capable de transporter sept astronautes, suivra peu après.
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